La parité au coeur du Chrono des Nations ce dimanche

Publié : 16 octobre 2021 à 6h00 par Morgan Juvin

C’est une première dans l’histoire du cyclisme français : les 20 premiers du Chrono des Nations toucheront la même somme, homme ou femme. La course vendéenne lance l’initiative jugée « normale » par Thierry Adam, président du Comité d’organisation de la Fête du Chrono.

Thierry Adam au micro d'Alouette
Thierry Adam
Crédit : Alouette

La 23ème édition du Chrono des Nations sera une édition inédite ce dimanche.

L’égalité des prix s'installe au centre de la course pour la première fois dans le cyclisme français. Si quelques semaines plus tôt, le Paris-Roubaix s'ouvrait aux femmes, le vainqueur de la course masculine a remporté un prix vingt-fois plus important que la gagnante de la course féminine.

Pour le président du comité d’organisation du Chrono des Nations et ancien commentateur du Tour de France, Thierry Adam, la parité était une évidence. Entretien.

 

Le déclic après Roland-Garros

Thierry Adam : "Quand j’ai mené une réflexion sur ce qu’on pouvait changer, il y a quelque chose qui m’a vraiment frappé en regardant le tournoi de Roland-Garros. J’ai vu que les prix hommes-femmes étaient équivalents, et je me suis dit : « c’est normal ! ». On parle beaucoup de parité, du cyclisme féminin, du sport féminin en général. Donc, j’en ai parlé au Comité de Cyclisme de Vendée, on a regardé la grille des prix, et on s’est aperçu que le premier homme gagne aux alentours de 6 000 euros tandis que la totalité des prix des femmes étaient inférieurs à ce montant. Toutes les femmes gagnaient moins qu’un seul homme !"

 

Le budget au centre des interrogations

"Nous avons donc mené une réflexion. Il fallait trouver un budget autour de 15 000 euros. Nous avons été entendu par le Conseil Départemental de la Vendée - d’ailleurs, ce sera le Grand Prix du Département de la Vendée. On a décroché une subvention de 10 000 euros, on a trouvé des partenaires puis nous nous sommes lancé dans l’aventure. On a décidé que la première féminine gagnerait la même chose que le premier masculin. Les deux grilles de prix sont identiques. 

 

Le Paris-Roubaix 

"Notre initiative tombe en plein dans l’actualité du cyclisme féminin. Ce qui prouve qu’on a entièrement raison et qu’on a bien fait d’avoir cette démarche. Le premier Paris-Roubaix au féminin, c’est une avancée et c’est formidable. La petite surprise pour beaucoup, c’est que le vainqueur masculin a gagné 30 000 euros, et la première féminine de l’histoire du Paris-Roubaix féminin a gagné 1 500 euros. Si aujourd'hui beaucoup trouve que ce n’est pas normal, lorsque nous avons constaté ce fait il y a quelques semaines, on nous a dit le contraire..."

 

La première course de l'histoire du cyclisme

"Nous n’essayons pas de faire ce que font les autres. Nous avons nos idées et c’est amusant de constater que ça fait beaucoup parler. Finalement, notre choix va peut-être faire avancer les choses. L’année prochaine, sur le prochain Paris-Roubaix, peut-être que les femmes gagneront un petit peu plus, voire autant que les hommes. L’idée, c’est peut-être que rapidement toutes les courses cyclistes féminines soient dotées des mêmes prix que les courses cyclistes masculines.

Et on aura commencé au Chrono des Nations aux Herbiers."

 

 

(Propos retranscrits par Mikaël Le Gac)

 

Le contre-la-montre du Chrono des Nations débute sur les routes du bocage vendéen dimanche 17 octobre à 14h45 aux Herbiers. Le parcours de 44,500 km pour les pros passe notamment par Saint-Paul-en-Pareds et Mouchamps. Le départ aura lieu cette année place d'Herbauges et l’arrivée Place De La Gare.