Le Pont de Saint-Nazaire fête ses 50 ans !

Avec ses 3 356 mètres de long, il reste aujourd’hui le plus long pont de France métropolitaine, devant celui de Cheviré à Nantes, deux fois plus court. Ce géant de béton et d’acier voit défiler 33 000 véhicules par jour.

Mais après un demi-siècle de bons et loyaux services, l’édifice montre des signes de fatigue. L’air marin, le vent, les embruns… autant d’éléments qui ont mis les aciers internes à rude épreuve. Une campagne de rénovation structurelle est désormais inévitable.

Michel Ménard, président du conseil départemental de Loire-Atlantique, reconnaît que l’ouvrage arrive à un tournant. Toutefois, l'urgence est à relativiser, selon lui :

"Quand il y a des travaux importants à faire sur un ouvrage qui a 50 ans, l'urgence ce n'est pas un an ou deux, mais il faut le programmer. Notre programmation envisagée, c'est de lancer des travaux à partir de 2027."

Malgré cela, le pont reste en bon état, grâce à des investissements réguliers réalisés depuis les années 2010.

Michel Ménard au micro d'Alouette

Une innovation unique en France 

Au-delà de sa taille impressionnante, le pont de Saint-Nazaire est aussi un pionnier technologique. Depuis 2010, il est équipé d’un système de gestion dynamique de la circulation, le seul en France à disposer d’une telle solution.

Ce dispositif permet d’adapter le nombre de voies dans chaque sens de circulation, en fonction du trafic, réduisant ainsi les embouteillages récurrents sur cet axe très emprunté :

"Ce système de gestion dynamique a permis de réduire beaucoup les bouchons qu'il y avait de part et d'autre du pont. Nous avons un programme de travaux de 8 millions d'euros pour la rénovation de cette gestion dynamique du pont."

Depuis la suppression des péages en 1994, la gestion du pont incombe au Département, qui a déjà investi 60 millions d’euros sur les 30 dernières années pour son entretien et sa modernisation.

Mais les futurs travaux, plus lourds, plus coûteux, nécessitent des soutiens financiers extérieurs, estime Freddy Hervochon, vice-président aux mobilités du Département de Loire-Atlantique :

"On est prêt à assumer cette gestion d'un pont à enjeu départemental, mais on considère qu'il a un enjeu au-delà du département. Sur des grands travaux de réhabilitation, nous demandons la solidarité de l'État et la participation de la région, parce que la région a compétences économiques et là on a un enjeu économique majeur."

À 50 ans, le pont de Saint-Nazaire reste donc un symbole, mais pour qu’il continue à jouer pleinement son rôle, l'heure est à la préparation de sa seconde jeunesse !