Loire-Atlantique : un projet d'école traditionaliste inquiète la commune d'Abbaretz
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Elouen Rouchy vous informe en Loire-Atlantique, chaque jour de 6h à 10h, en direct sur Alouette.
Les habitants d'Abbaretz ont appris au mois de juin l'existence d'un projet d'établissement scolaire catholique Sédévacantiste au sein de la commune. Depuis, un collectif a été créé pour se mobiliser contre l'implantation de cette école privée hors contrat Notre Dame de la Merci sur le territoire. Une nouvelle mobilisation est prévue dimanche 30 novembre sur place.
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Depuis plusieurs semaines, un projet d'école créé polémique à Abbaretz, une commune de 2 000 habitants située à 30 minutes au Nord de Nantes. Il s'agit d'une école Sédévacantiste, un mouvement très conservateur et traditionaliste du catholicisme. Créé dans les années 70, ses adeptes refusent tous les papes depuis Pie XII, mort en 1958. Ils ne reconnaissent ni la légitimité ni l'autorité de ses successeurs, estimant que les papes ne sont plus fidèles à la tradition. Ils sont également opposés à l'homosexualité et à l'avortement.
Il se trouve qu'à Abbaretz justement, il existe une chapelle sédévacantistes : la chapelle Saint-Etienne. Des messes en latin y sont célébrées toutes les semaines. Il y a quelque temps, sur un écriteau devant la chapelle, la paroisse rappelait le vêtement adéquat à porter lors de la prière au sein de l'église.
"Les dames et les jeunes filles doivent être en robe ou en jupe (un vêtement d'homme ne convient pas ; cela ne sied pas à la femme ; en plus, c'est une inversion). Bien entendu, elles doivent proscrire absolument la jupe courte (qui découvre le genou, debout ou assise), et cette perversion de la jupe fendue, laissez cela aux prostituées. Les dames et les jeunes filles doivent avoir la tête couverte. [...] La femme n'a pas à se pavaner à l'église, ni à montrer son indépendance."
"C'est un problème beaucoup plus général"
Les habitants ont appris, par hasard au mois de juin, l'existence du projet d'école privée sédévacantistes à Abbaretz par la présence d'un permis de construire sur un portail. Après s'être renseigné auprès de la municipalité, un collectif s'est rapidement créé. Un collectif inquiet, opposé à l'ouverture d'un établissement scolaire de ce type sur le territoire.
"Cette inquiétude, on la voit à un niveau plus global, à un niveau national" indique Amélie, membre du collectif. "Il y a une médiatisation qui n'est pas seulement locale. Ce que l'on souhaite soulever, c'est que ce problème ne concerne pas seulement les habitants d'Abbaretz. On est face à un problème beaucoup plus général d'entrisme idéologique. Il y a des financements privés qui s'infiltre dans les écoles pour faire passer des idéologies extrêmement conservatrices. C'est ça qui nous inquiète. Ce n'est pas seulement pour la commune, seulement pour Abbaretz, notre petite ville de 2 000 habitants. C'est quelque chose de plus massif qui concerne tout le monde en France".
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Permis de construire pour la future école sédévacantiste - Alouette DR
Les membres du collectif ont pu rencontrer le directeur de la future école sédévacantiste. "Un homme qui est ouvertement contre l'avortement, contre l'homosexualité, qui considère que le VIH est une punition divine. C'est un mouvement qui est globalement contre les libertés".
"Il faut mesurer les enjeux de ce projet-là"
Samedi 15 novembre, une première manifestation contre ce projet a mobilisé 1 000 personnes dans les rues de la ville. Des membres du collectif et habitants d'Abbaretz étaient évidemment présents. Mais également des citoyens, des syndicats et des élus des communes aux alentours. L'ancienne députée de Loire-Atlantique et désormais sénatrice Karine Daniel était également présente. "On a besoin d'un soutien politique, journalistique, du monde associatif, des syndicats, de l'éducation nationale" rappelle Amélie. "On pense vraiment que ce projet ne concerne pas seulement les citoyens, et qu'il y a d'autres enjeux. Que des politiques nous soutiennent, prennent la parole et se positionne contre ce projet, c'est très important. C'est important que d'autres personnes, en dehors du collectif, mesurent l'importance de ce projet-là et des enjeux qu'il y a derrière". Une nouvelle mobilisation est organisée ce dimanche 30 novembre.
Le permis de construire concernant le futur établissement scolaire a déjà été délivré par la mairie. La marge de manœuvre est plutôt restreinte pour le collectif. "Notre moyen d'action, c'est de concerner et d'informer, que ce soit à Abbaretz ou ailleurs". Au regard de la loi, le seul moyen pour que le projet ne voit pas jour, c'est de prouver que l'établissement risque de perturber l'ordre public, ou alors dans l'intérêt de la protection de l'enfance et de la jeunesse.
Un dossier sensible pour la municipalité d'Abbaretz
Dans un courrier adressé au Sous-préfet qu'Alouette s'est procuré, la maire d'Abbaretz (sans étiquette) Simone Buron "n'a rien à reprocher au projet d'un point de vue urbanistique. [...] Ce qui soulève des interrogations en tant que commune, c'est la pertinence d'une école supplémentaire alors que notre école publique connaît des problèmes d'effectif et que nous avons déjà une école privée catholique sous contrat qui fonctionne bien. [...] Pour ma part, je ne me sens pas le droit de m'opposer à ce projet d'école, je reste attachée au respect de la liberté de conscience et de l'instruction [...]. Je reste néanmoins consciente des limites du cadre légal qui entoure les écoles hors contrat et des interrogations légitimes que suscite leur fonctionnement, notamment quant au contrôle de la qualité et de la conformité de l'enseignement dispensé."
Des catholiques inquiets
Le refus de l'implantation de cette école sédévacantiste par le collectif de citoyens "n'est pas un rejet de la religion, au contraire. C'est un rejet de l'idéologie de ce mouvement religieux, porté par une infime partie des chrétiens. La commune d'Abbaretz possède d'ailleurs déjà deux écoles : une publique et une privée, ce qui ne pose aucun souci." Le prêtre de la paroisse d'Abbaretz lui-même, le père Jérôme Rialland a indiqué son inquiétude sur la présence de cet établissement scolaire dans la commune.
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Allée menant au lieu de construction de la future école sédévacantiste - Alouette DR
Un catholique pratiquant d'Abbaretz (qui a souhaité rester anonyme) a fait part à Alouette de ses craintes.
"Ce projet est porté par un groupe qui n'a pas de lien avec l'institution catholique. On ne sait pas qui va vraiment contrôler ce qu'il va se passer sur place. Ils ne sont en lien qu'avec eux-mêmes, sans garanti institutionnelle que quelqu'un assure la responsabilité de ce qu'il s'y passe".
Contrairement à l'enseignement catholique qui est en lien avec l'Etat (école sous contrat), mais également avec l'évêque du diocèse et qui possède un fonctionnement institutionnel.
"On ne leur demande pas de nous suivre"
Au sein de la commune, tout le monde n'est pas opposé au projet, au contraire. Notamment cette habitante, sédévacantiste pratiquante qui a souhaité rester anonyme. "Je ne comprends pas toute cette agitation... On ne demande pas aux gens de nous suivre. On souhaite seulement que les enfants de personnes sédévacantistes puisse être éduqués au travers des valeurs que prône la religion". Interrogée sur les idées très conservatrices et traditionalistes qui sont mises en avant, elle nous indique que "le mouvement Sédévacantiste n'est pas spécialement conservateur. Le refus de l'homosexualité ou de l'avortement, c'est dans les lois de l'Église". Pourtant, le pape a pris position sur la question et a autorisé notamment la bénédiction des unions homosexuelles. "Mais pour nous, ce n'est pas le pape" rappelle cette pratiquante sédévacantiste. Car depuis Pie 12, le mouvement ne reconnaît pas ses successeurs. "Le pape veut soi-disant se rapprocher du monde, mais ce n'est pas comme ça qu'il va ramener du monde à l'Église. Depuis Vatican 2 tout va de travers !"
"Je me reconnais vraiment dans la vision sédévacantiste du monde. Mais je comprends la réaction de ceux qui sont extérieurs au mouvement. En réalité, l'important, c'est de ne pas imposer quoi que ce soit. L'important, c'est la foi. Et lorsqu'on a la foi, tout coule de source !"
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