Nantes : la santé mentale des jeunes, le nouveau combat des parents de Lorène

Publié : 30 septembre 2025 à 11h44 par
Elouen Rouchy - Journaliste

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La toute jeune association "Effervescence Jeunes" est née d'un drame. Celui du meurtre de Lorène, cette adolescente tuée à coup de couteau au lycée Notre-Dame-de-Toutes Aides en avril 2025. Son meurtrier, un élève de l'établissement, est interné en psychiatrie. L'association souhaite donc se battre pour mettre au cœur des politiques publiques la question de la santé mentale pour éviter ce genre d'événement.

Béatrice, Yohann, Marie-Claire et Annie, membre d'Effervescence Jeunes - Alouette DR
Béatrice, Yohann, Marie-Claire et Annie, membre d'Effervescence Jeunes - Alouette DR

Malgré la souffrance toujours présente, les parents de Lorène font preuve de résilience. Elle passe sûrement par "Effervescence Jeunes", l'association qu'ils ont montée et présentée ce lundi 29 septembre à la presse et au grand public.

Pourtant, d'emblée, ils ont tenu à préciser au micro d'Alouette qu'il "ne s'agit pas de l'association des parents de Lorène. C'est une association pour les jeunes et avec les jeunes" sur la question de la santé mentale.

Des études ont mis en exergue la vision de la santé mentale des adolescents. Ils évoquent un équilibre entre le corps et l'esprit, les influences extérieures, les variations liées aux obstacles ou le ressenti personnel. Trois facteurs aggravants sont mis en lumière : la généralisation des réseaux sociaux, les attentats de 2015 et le confinement. 

 

La question de la santé mentale n'a jamais été aussi centrale

L'association souhaite aider les adolescents. Car les parents de Lorène se sont pris de plein fouet, lors du décès de leur fille, les problèmes de santé mentale chez les jeunes. Il était donc important de trouver un moyen d'aider les structures qui font de la prévention.

"L'objectif de cette association, c'est de faciliter la mise en place de projets de prévention pour la santé mentale des jeunes", nous explique Béatrice, présidente de l'association et mère de Lorène. L'idée, c'est "de le faire aussi bien avec les jeunes qu'avec des adultes afin d'aller vers des actions concrètes de prévention. C'est aussi pour faciliter la mise en œuvre de ces projets, en apportant un financement régulier. Mais c'est également pour rappeler à nos responsables politiques qu'ils ont ce sujet à prendre en main de façon prioritaire. On arrive au pied du mur et il est grand temps de faire quelque chose."

Béatrice, présidente de l'association et mère de Lorène au micro d'Alouette

La santé mentale mise en exergue par le Covid

La question de la santé mentale ne sort pas de nulle part. Ce sujet a été longuement évoqué lors de la fin du premier confinement lié au Covid. De nombreux jeunes, mais aussi des adultes, étaient concernés par cet enjeu public, que le gouvernement a souhaité prendre à bras-le-corps. Il a pourtant fallu attendre mars 2025 pour qu'il devienne une Grande cause nationale.

"Peut-être que les choses qui ont été faites n'ont pas pu aboutir. Ou peut-être qu'on ne voit pas dès à présent leurs effets, indique Béatrice. Pour ça, il faudrait avoir un était des lieux complets que l'on n'a pas. Ce que l'on voit, ce sont les résultats des recherches institutionnelles qui sont très intéressantes. Mais il manque le plus souvent l'avis des premiers concernés qui sont les adolescents et leurs parents."

Béatrice, au micro d'Alouette

Un appel aux mécènes et aux dons

L'association ne se voit pas comme un substitut aux structures existantes d'accueil et d'écoute des jeunes sur la question de la santé mentale. Au contraire, elle souhaite "aider et accompagner les projets de prévention, ainsi que de développer un réseau d'influence pour être au cœur des sujets de nos politiques", indique Yoann, secrétaire d'"Effervescence Jeunes" et père de Lorène. En plus d'un appel à projet, l'association lance un appel aux mécènes et aux dons pour financer leurs actions.