Affaire Fillon : il y aura un procès d'ici la fin de l'année

24 avril 2019 à 7h58 par Rédaction Alouette

<p>François Fillon et son épouse sont renvoyés en correctionnelle dans l’affaire dite des emplois fictifs. Des juges d'instruction parisiens ont en effet ordonné un procès qui devrait avoir lieu d'ici fin 2019.</p>

ALOUETTE

L'ancien Premier Ministre et sa femme Penelope compara�tront prochainement devant la justice. Marc Joulaud, l'actuel maire de Sabl�-sur-Sarthe et ex-suppl�ant de Fran�ois Fillon � l'Assembl�e nationale, est lui aussi convoqu� en correctionnelle.

Une affaire r�v�l�e en pleine campagne pr�sidentielle

C'est en janvier 2017 que le Parquet national financier avait ouvert une enqu�te. Cette enqu�te faisait suite aux r�v�lations fracassantes du Canard encha�n� sur des soup�ons d'emplois fictifs de Penelope Fillon, alors sans activit� professionnelle connue. Parti favori dans les sondages, l'ancien Premier Ministre de Nicolas Sarkozy avait �t� �limin� d�s le premier tour.

Selon une source proche du dossier, le candidat malheureux de la droite � la pr�sidentielle de 2017 devra r�pondre de "d�tournement de fonds publics", "complicit� et recel" de ce d�lit, "complicit� et recel d'abus de biens sociaux" et "manquement aux obligations d�claratives de la Haute Autorit� pour la transparence de la vie publique".

Son �pouse, r�mun�r�e comme collaboratrice � l'Assembl�e nationale quand M. Fillon �tait d�put�, est poursuivie pour "complicit� et recel" des d�lits de d�tournement de fonds publics et d'abus de biens sociaux.

Marc Joulaud, maire LR de Sabl�-sur-Sarthe et d�put� europ�en, est pour sa part renvoy� pour "d�tournement de fonds publics".

L'avocat de l'ex-Premier ministre, Antonin L�vy, a de son c�t� regrett� que l'ordonnance des juges ait �t� transmise "� la presse avant m�me qu'elle n'ait �t� notifi�e � M. Fillon et � sa d�fense".

"Cela d�montre l'�tat d'esprit dans lequel toute cette enqu�te a �t� conduite et nous r�agirons sur le fond quand nous aurons pu prendre connaissance de ce document", a-t-il comment� aupr�s de l'AFP.

L'avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, a pour sa part d�nonc� "une nouvelle violation du secret de l'instruction".

Suite aux r�v�lations du Canard Encha�n�, Fran�ois Fillon avait lui-m�me annonc� avoir r�mun�r� ses enfants comme assistants parlementaires � ses c�t�s.

Face aux enqu�teurs, il avait d�fendu la r�alit� et la l�galit� des emplois de sa femme � l'Assembl�e nationale entre 1986 et 2013, lorsqu'il �tait d�put�, et de ses enfants Charles et Marie quand il si�geait au S�nat entre 2005 et 2007.

Si ces derniers n'ont pas �t� mis en examen, les juges ont toutefois estim� que leur p�re s'�tait rendu responsable de "d�tournements de fonds publics" s'agissant de leurs contrat de collaborateurs, selon la source proche du dossier.

135.000 euros pour deux notes de lecture

Outre Marc Joulaud, un autre proche de M. Fillon a �t� mis en examen dans cette enqu�te, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharri�re.

Ce dernier a toutefois opt� pour une alternative au proc�s, en acceptant une proc�dure de "plaider coupable". Il a �t� condamn� le 11 d�cembre � huit mois de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende pour abus de biens sociaux pour avoir accord� un emploi de complaisance, en partie fictif, � Penelope Fillon au sein de la "Revue des deux mondes".

Selon l'enqu�te, Mme Fillon aurait touch� la somme de 135.000 euros de mai 2012 � d�cembre 2013 suite � la parution de seulement deux notes de lecture dans la revue, propri�t� du milliardaire, aupr�s de qui elle dit avoir assum� un r�le de conseiller.

Apr�s avoir contest� avec virulence la l�gitimit� de l'enqu�te, le couple Fillon a ensuite choisi une strat�gie de passivit� lors de l'instruction, r�servant sa riposte pour le tribunal.

Les r�v�lations en cascade avaient �corn� son image d'homme politique int�gre. La formule assassine qu'il avait employ�e contre Nicolas Sarkozy lors de la primaire de la droite - "qui imagine de Gaulle mis en examen?" - lui �tait alors revenue comme un boomerang.

Mais le coup de gr�ce �tait venu des r�v�lations de Robert Bourgi, figure des r�seaux de la "Fran�afrique", qui s'�tait vant� de lui avoir offert deux costumes d'une valeur de 13.000 euros. L'enqu�te avait alors �t� �largie � des soup�ons de "trafic d'influence", qui ont fait l'objet d'un non-lieu.

D�sormais retir� de la vie politique, M. Fillon, qui vient de f�ter ses 65 ans, a rejoint il y a plus d'un an la soci�t� de gestion d'actifs et d'investissement Tikehau Capital.

 

(Avec AFP)