Amazon envisage de repousser la date du Black Friday

13 novembre 2020 à 10h05 par Julia Maz-Loumides

À l’heure où petites et plus grandes enseignes souffrent de leur fermeture à la suite du second confinement, de nombreux commerçants demandent l’annulation du Black Friday. Amazon France laisse planer le doute à deux semaines de l'évènement : le Black Friday pourrait ne pas avoir lieu le vendredi 27 novembre.

ALOUETTE
Le Black Friday aura-t-il lieu en cette année 2020 si particulière ?
Crédit : Unsplash | Ashkan Forouzani

Ce vendredi 13 novembre 2020 sera-t-il un jour de chance pour les commerçants victimes du confinement ? Le directeur général d’Amazon France, Frédéric Duval, indiquait qu’il restait "attentif à ce qui se passe, pour l’instant, je n’ai pas décidé" au micro de RMC. Le Black Friday pourrait être annulé, reporté, ou maintenu, mais le responsable assure qu’à deux semaines de l’évènement "on a le temps de prendre des décisions. Les autorités parlent régulièrement et changent d’avis parfois".

Commerçants en colère

Quelques jours plus tôt, ce samedi 7 novembre 2020, quatre fédérations de magasins de centre-ville et de centres commerciaux publiaient une tribune dans Le Journal du dimanche. Ils dénoncent le maintien du Black Friday au vendredi 27 novembre alors que la situation sanitaire ne permet pas l’ouverture des commerces "non-essentiels" avant le 1er décembre au plut tôt. Ce maintien laisserait, pour eux, le champ libre aux plateformes telles qu’Amazon, Alibaba ou tout autre site de ventes en ligne. En réponse à la perte considérable des magasins, Bruno Le Maire annonçait que l’exécutif pourrait accorder une aide supplémentaire sur la question des stocks.

Pour contrer cette colère, Amazon France propose d’aider les commerçants à vendre leurs produits directement sur sa plateforme. Pour se faire, Frédéric Duval leur propose de les accompagner à "réaliser ce que nous appelons la transition digitale", en leur offrant trois mois de cotisation ou avec des crédits qui permettront que leurs produits apparaissent en priorité dans les recherches des acheteurs. Le directeur annonce également qu'une équipe de 300 personnes leur est exclusivement dédiée.

Toutefois Amazon se refuse pour l'instant à stopper sa publicité sur le Black Friday, ce que dénoncent les commerçants qui seraient prêts à descendre dans la rue, c’est ce qu’a annoncé Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France. "Éventuellement si Amazon n’était pas freiné dans son action, eh bien, on descendra peut-être dans la rue", a déclaré ce dernier au micro de France Info ce vendredi 13 novembre.

Aucune annulation légale

Dès le 8 novembre 2020, Brune Poirson, l’ex-Secrétaire à la Transition Écologique, postait sur Twitter que le Black Friday "est déjà interdit". Selon elle, la Loi Anti-gaspillage, votée en février 2020, pourrait s'appliquer à l'évènement. Elle interdit de gonfler artificiellement les promotions affichées, en somme, elle condamne la tromperie dans les publicités, mais cette définition ne vise pas spécialement le Black Friday.

En réponse à la tribune des quatre fédérations, Bruno Le Maire expliquait ce lundi 9 novembre que le gouvernement ne pouvait interdire l’évènement, s’agissant d’une "opération promotionnelle d’ordre privée". Cette appellation permet de différencier le Black Friday des soldes qui sont tenues de se dérouler seulement sur deux périodes de quatre semaines en été et en hiver.

À la recherche d’une baisse de tension entre commerçants et géants du web, la secrétaire d’État à l’Industrie demandait à Amazon d’arrêter sa communication autour du "Black Friday avant l'heure", du 6 au 19 novembre. La plateforme a accepté mais continue toujours ses promotions. La donne pourrait donc changer à la suite des annonces de Frédéric Duval : annulation ou report, ces deux solutions pourraient sauver les ventes de Noël de certaines petites boutiques. Dernière possibilité : permettre à tous, essentiels ou non, de rouvrir leurs portes le 27 novembre 2020 et d’accueillir les français pour débuter la course aux achats de Noël. Mais cela dépendra évidemment de la situation sanitaire.