Bretagne : un agent de Pôle Emploi menacé de licenciement évoque "des bêtises managériales"

Publié : 24 juin 2020 à 4h55 par Alexandrine DOUET

Yann Gaudin était convoqué ce mardi après-midi par la direction régionale pour un entretien disciplinaire.

ALOUETTE
Crédit : Archives

À Rennes, une soixantaine d'intermittents se sont rassemblés devant les locaux de Pôle Emploi Bretagne pour soutenir le quadragénaire considéré comme un lanceur d’alerte. Depuis 2014, il aurait ainsi permis à plusieurs dizaines de demandeurs d’emploi de récupérer près de 200.000 € d’allocations non versées.

« Des dysfonctionnements »

Selon le directeur de Pôle Emploi Bretagne Frédéric Sévignon, il s’agit d’une « procédure classique entre un employeur et l'un de ses salariés » pour un contentieux à l'oeuvre « depuis 2015 ».

« Pôle Emploi souhaitait recueillir des explications sur un certain nombre de dysfonctionnements. Le contentieux entre Monsieur Gaudin et Pôle Emploi ne concerne en aucun cas ses déclarations publiques et le statut de lanceur d'alerte dont il se prévaut depuis peu », a précisé M. Sévignon, ajoutant qu'une sanction avait été prise en 2019 et que cet entretien était « l'aboutissement d'une nouvelle procédure engagée ces derniers mois ».

Yann Gaudin agent de Pôle Emploi depuis 2006 estime de son côté avoir fait son travail.

« On m'a dit que je dépassais mon périmètre, que j'étais intervenu sur de très nombreux dossiers, une cinquantaine au moins. C'est très important sur les cinq millions de personnes inscrites à Pôle Emploi », a ironisé Yann Gaudin à l'issue de cet entretien.

« Ils maintiennent toutes les allégations calomnieuses et diffamantes qui ne correspondent pas au cadre réglementaire et légal de l'établissement Pôle Emploi », a expliqué le quadragénaire, qui estime avoir permis à un public en situation de précarité de « récupérer un préjudice financier d'environ 200.000 euros ».

« Je n'ai pas commis de faute, il n'y a aucun fait à l'appui. Ce sont des bêtises managériales et dans le contexte actuel où des gens vont être en détresse financière et psychologique, ce n'est pas le bon moment pour faire ce genre de choses », a ajouté le conseiller, qui dispose de cinq jours pour saisir une commission paritaire nationale chargée de rendre un avis consultatif sur son cas.

Pour l'heure, aucune sanction n'a été prononcée à l'encontre de Yann Gaudin qui a indiqué envisager une procédure devant les prud'hommes pour harcèlement moral, et peut-être au pénal.

(Avec AFP)