Clarisse Crémer : une outsider à l’assaut du Vendée Globe !

11 octobre 2020 à 7h30 par Julia Maz-Loumides

La jeune skippeuse de 30 ans, sortie d’une école de commerce, se lance dans son premier Vendée Globe. Accompagnée de Banque Populaire et de l'ex monocoque de François Gabart (vainqueur en 2012), elle compte bien franchir la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonne.

ALOUETTE
Clarisse semble apprendre rapidement sur son nouveau bateau.
Crédit : Jérémie Lecaudey | Banque Populaire

Clarisse est un ovni. Pas de passion de la voile depuis la tendre enfance, de certitude dès le berceau de parcourir les mers. L’océan a approché Clarisse petit à petit, de ses vacances sur les plages bretonnes jusqu’à son école HEC où elle rencontre, via une association, Tanguy Le Turquais, qu’elle ne quittera plus jamais. Habitant en région parisienne, elle ne pose ses bagages en Bretagne qu’en 2015 avec son compagnon, skippeur et habitué du grand large. À le voir naviguer, elle se lance à son tour dans le défi de la Mini-Transat : premier challenge en solitaire en 2017. "C’est un de mes rares souvenirs à bord où je ne pensais même pas à la ligne d’arrivée. J’étais simplement heureuse d’être en mer", raconte-t-elle. Elle monte sur le podium, à la surprise générale. Clarisse sur l’Atlantique est née.

"Je suis cramée de chez cramée"

À l’assaut de l’édition 2019 de la Solitaire du Figaro, Clarisse s’accroche et ne lâche rien. En compétition avec des pointures dont Armel Le Cléac’h, elle ne fait pas pâle figure : 28e au classement général. À l’arrivée, Banque Populaire l’attend déjà, tandis qu’elle s’exclame "je suis cramée de chez cramée" ! Après un coup de fil et quelques temps de réflexion, la skippeuse accepte l’aventure du Vendée Globe auprès de son sponsor. Pas d’objectif de victoire à l’horizon mais l’envie d’apprendre et de se dépasser. "Il y a eu des critiques et je les comprends : je me retrouve propulsée dans ce qui se fait de mieux en matière de course au large", explique-t-elle. Les mois défilent vite, Clarisse doit découvrir son équipe, son fonctionnement et son nouveau bateau : le Mono Banque Populaire X. Première navigation le 2 juillet 2019 avec une équipe réduite. Elle prend ses marques et parfait son apprentissage accéléré pendant la Transat Jacques Vabre en double aux côtés du dernier vainqueur du Vendée Globe, Armel Le Cléac’h. Elle se confie : "J’étais très impressionnée, c’est une chance de pouvoir apprendre à ses côtés".

"C’est une nécessité pour être prête"

Son début d’année 2020 a été chamboulé, comme pour tout le monde. Au lieu de s’entraîner pour The Transat et la New-York – Vendée, Clarisse est restée bien au chaud chez elle. Mais pas question de traîner. "J’ai pris le temps d’étudier certains aspects : la préparation physique et l’étude des fichiers météo", explique-t-elle. La skippeuse retrouve son IMOCA en mai pour des sessions de 24 à 48h en vue de sa première course en solitaire sur son bateau : la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne. Elle termine 12e et débute ensuite un véritable marathon qui durera jusqu’au 8 novembre 2020, 13 h 02, départ de son tour du monde. Entre les stages à Port-la-Forêt, la préparation de l’avitaillement, sa formation météo et la préparation physique, l’agenda est dense. "Un tel rythme est particulièrement exigeant mentalement et physiquement mais c’est une nécessité pour être prête", raconte la skippeuse.

Clarisse sur l'Atlantique se transforme peu à peu en Clarisse autour du monde. Ne reste qu'à l'encourager au départ et l'attendre fièrement à l'arrivée, un drapeau breton entre les mains.