Commande géante de 100 Airbus au premier jour d'une visite de Merkel à Pékin

29 octobre 2015 à 11h44 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

La Chine a pass� jeudi une commande massive de 100 appareils monocouloirs A320 aupr�s d'Airbus, au premier jour d'une visite de la chanceli�re allemande Angela Merkel qui s'est d�clar�e "confiante" sur la r�sistance de la deuxi�me �conomie mondiale.

Cette visite de deux jours de Mme Merkel � P�kin marque un temps fort de l'activit� diplomatique entre la Chine et l'Europe, intervenant peu apr�s un voyage tr�s m�diatis� du pr�sident chinois Xi Jinping au Royaume-Uni et � quelques jours d'une venue en Chine du pr�sident fran�ais Fran�ois Hollande.

La commande des Airbus A320, d'un montant de 9,7 milliards de dollars au prix catalogue, a �t� d�voil�e � l'occasion de la rencontre de Mme Merkel avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, et confirm�e � l'AFP par un porte-parole de l'avionneur.

S'y ajoute la confirmation simultan�e de 30 commandes de long-courriers A330, valoris�s � quelque 6,9 milliards de dollars au prix catalogue, qui faisaient d�j� l'objet d'un protocole d'accord, conclu fin juin � Paris.

L'annonce pourrait mettre du baume au coeur des industriels allemands, particuli�rement soucieux du net essoufflement de l'activit� en Chine, dont le premier partenaire commercial est l'Union europ�enne, et qui constituent un march�-cl� pour les exportations allemandes, de machines-outil notamment.

Angela Merkel s'est voulue rassurante jeudi, alors que la Chine devrait enregistrer cette ann�e sa plus faible croissance depuis un quart de si�cle.

"J'ai assur�ment confiance dans l'�conomie chinoise" dont le d�veloppement doit affronter "des bouleversements et des mutations", a-t-elle affirm�.

- 'Etudier l'Allemagne' -

Li Keqiang a de son c�t� insist� sur les efforts de rÈquilibrage initi�s par P�kin, lesquels visent notamment "une mont�e en gamme" industrielle au d�triment des industries lourdes traditionnelles et au profit des technologies de pointe ou productions � haute valeur ajout�e.

"Le d�veloppement industriel chinois reste loin derri�re celui de l'Allemagne, nous devons �tudier les concepts et technologies avanc�es venant d'Allemagne", a-t-il d�clar�.

Mme Merkel est accompagn�e � P�kin du nouveau patron de Volkswagen, Matthias M�ller, alors que le constructeur allemand, pour qui la Chine est son premier march�, est plong� dans la tourmente � la suite du scandale mondial des moteurs diesel truqu�s.

L'affaire n'a eu cependant qu'un impact tr�s limit� en Chine --o� VW est install� depuis les ann�es 1980-- du fait de la tr�s faible proportion des voitures particuli�res diesel sur le premier march� automobile mondial. Seuls pr�s de 2.000 v�hicules y ont �t� rappel�s.

Airbus et son rival am�ricain Boeing sont au coude-�-coude sur un march� chinois en plein essor: la Chine aura besoin de 6.330 avions de ligne sur les vingt ann�es � venir, selon des projections de Boeing, qui table sur un triplement de la flotte du pays sur cette p�riode.

Seul Airbus, toutefois, dispose pour le moment d'une implantation industrielle cons�quente en Chine: il op�re une cha�ne d'assemblage pour A320 � Tianjin (nord) et se pr�pare � y adjoindre un centre de finition pour gros porteurs A330.

- Bouquet d'accords -

Lors d'une visite de Li Keqiang en France, l'avionneur europ�en avait sign� fin juin un contrat pour la vente de 75 appareils A330 � la holding publique China Aviation Supplies (CAS) pour un montant catalogue de 18 milliards de dollars.

De son c�t�, Boeing avait enregistr� en septembre une commande historique de 300 avions de la part d'entreprises chinoises pour un prix catalogue total de 38 milliards de dollars, scellant un record pour le secteur a�ronautique.

Outre la consolidation de leurs relations �conomiques avec le g�ant asiatique, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France rivalisent pour le premier r�le en Europe dans l'usage du renminbi (autre nom du yuan).

"Nous acceptons la concurrence quand cela permet de promouvoir nos relations commerciales", a comment� jeudi Mme Merkel, se disant "tr�s heureuse" des contrats r�cemment d�croch�s par Londres. "En Allemagne, nous n'avons pas de reine", a-t-elle plaisant�.

D'autres accords conclus jeudi en pr�sence de la chanceli�re pr�voient des coop�rations entre l'�quipementier t�l�coms finlandais Nokia et China Mobile, ainsi qu'entre le constructeur automobile allemand Volkswagen, actuellement dans la tourmente, et la banque chinoise ICBC.

De plus, l'op�rateur boursier allemand Deutsche B�rse �tablira en Allemagne une coentreprise avec l'organisme chinois supervisant les �changes de devises �trang�res.

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(AFP)