Covid-19 : une campagne de vaccination à deux vitesses

30 décembre 2020 à 11h05 par Julia Maz-Loumides

En France, la campagne de vaccination a débuté après les fêtes de Noël dans les Ehpad, toutefois de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer la lenteur du processus. Une stratégie assumée par le gouvernement.

ALOUETTE
L'objectif de la France est fixé à un million de vaccinations d'ici la fin février.
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"L’Allemagne est déjà à plus de 42 000 vaccinés, le Royaume-Unis à 900 000 et la France à moins de 200 !", a alerté le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Twitter en demandant au gouvernement de "rendre public le calendrier de vaccination des Ehpad par département".

Sur les trois premières journées de la campagne de vaccination lancée dimanche 27 décembre en Europe, moins de cent personnes ont été vaccinées en France, alors que l’objectif est d’arriver à un million d’ici la fin février. "On n’est pas parti pour un 100 mètres mais pour un marathon", indique le ministère de la Santé, "face à un très fort scepticisme dans la population française, nous avons fait le choix de prendre le temps nécessaire pour installer cette vaccination". Un temps expliqué par de longues consultations pré-vaccinale.

Trois plannings dans le Grand Ouest

Le CHU d’Angers a reçu ses doses ce mardi 29 janvier permettant de vacciner les 408 résidents du pôle médico-social dans le cadre de cette première vague. Toutefois la campagne de vaccination ne débutera que le 12 janvier en raison des consultations pré-vaccinale et du recueil du consentement qui s’étendent du mercredi 30 décembre 2020 au jeudi 7 janvier 2021.

À Nantes, moins d'une semaine sépare la réception des doses, des premières vaccinations prévues pour le lundi 4 janvier dans un Ehpad de Carquefou. Tandis qu’à Tours, la procédure est encore plus rapide : le CHU a reçu les vaccins le samedi 26 décembre de la Belgique pour démarrer les administrations dès le lundi 28 décembre à l’Ehpad Debrou de Joué-lès-Tours. L’entretien pré-vaccinale avait été fait en amont.

Olivier Véran a indiqué mardi soir sur France 2 que "cet écart dans le démarrage est assumé" tandis que Philippe Juvin, chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou et maire LR de La Garenne-Colombes s’est exprimé sur Cnews : "Quand Olivier Véran explique que c’est une stratégie réfléchie, ça ne trompe personne. Tout le monde sait que ce n’est pas vrai, c’est parce que nous ne sommes pas prêts", a-t-il avancé. Le ministère de la Santé a pourtant indiqué que la vaccination fera une "montée en puissance".