Creuse : des parents accusés d’avoir laissé mourir leur enfant de 22 mois...

12 novembre 2019 à 9h30 par Thierry Matonnat

Le procès du petit Gabin s’ouvre aujourd’hui et jusqu’à vendredi devant les assises de la Creuse. Ses parents l’auraient laissé sans soins et sans nourriture.

ALOUETTE
Ouverture du procès du petit Gabin devant les assises de la Creuse
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

Un couple de parents Saint-Marc-à-Frongier s’était présenté avec leur enfant le 7 juin 2013 à l’hôpital d’Aubusson. Le petit Gabin, âgé de 22 mois, se trouvait alors en état de mort apparente. Une équipe du SMUR avait tenté en vain de réanimer le garçonnet durant 40 minutes.

Maigreur et saleté

Après le constat de la mort de l’enfant, le médecin urgentiste avait été surpris par l’état de maigreur et de grande saleté du jeune garçon ce qui avait conduit à l’ouverture d’une enquête. Le rapport d’autopsie du corps du petit Gabin décrit un enfant « dénutri et déshydraté ». A 22 mois, il ne pesait que 5,8 kg.

Difficultés financières et alcool

Les parents se trouvaient en situation de grande précarité et sans emploi au moment des faits. Le père tombé dans l’alcool et la mère dépassée par la situation, étaient en pleine séparation. L'eau avait été coupée au domicile du couple quelques jour auparavant.

30 ans de prison

Edouard R. et Céline V., 40 et 34 ans, sont jugés à partir d’aujourd’hui et jusqu’à vendredi pour « privation de soins ou d'aliments suivie de mort ». Ils encourent 30 ans de prison.

« Ce procès est celui de l'indifférence et de la négligence », estime Me Yves Crespin, avocat de l'association l'Enfant bleu, seule partie civile dans ce dossier.

Pas détecté

Le médecin traitant avait pourtant vu le garçonnet à 7 reprises entre le 25 janvier 2012 et avril 2013.

Le 25 avril 2013, soit un mois et demi avant son décès, le praticien avait ausculté Gabin sans percevoir « le moindre danger » ni « de signe objectif de mauvais traitement ».

Le médecin initialement renvoyé lui aussi devant la cour d’assises, sera jugé devant le tribunal correctionnel en 2020, pour ne pas avoir signalé le péril du petit garçon.