Creuse : une pénurie d'eau encore possible
Publié : 10 juin 2020 à 9h01 par Thierry Matonnat
Le département de la Creuse n'est pas à l'abri de la sécheresse même si les réserves en eau sont "normales". La préfète de la Creuse reste prudente à l'issue du Comité de suivi de l'eau qui s'est tenu hier. Magali Debatte souligne que s'il n'y a pas de pénurie d’eau à craindre en Creuse à court terme, il convient d’être vigilant.
Vigilance
Si la pluie est tombée quasiment normalement depuis mars et que les nappes sont remplies, la situation hydrologique reste fragile et une sécheresse cet été reste possible.
Réserves normales
Entre le 1er et le 7 juin, il est tombé entre 20 et 75 mm de pluie suivant les stations. La pluviométrie sur l’ensemble des saisons hivernale et printanière est normale. Le comité a constaté que les débits des cours d’eau surveillés du département sont compris entre 50 % et 170 % des normales saisonnières. La situation des eaux souterraines est elle aussi plutôt rassurante, avec des niveaux de nappes qui sont quasiment tous égaux ou supérieurs à la moyenne du mois de juin, excepté sur la zone d’Auzances. Les sols qui étaient moyennement humides début mai, ont séché en fin de mois. Les pluies actuelles devraient rapidement rétablir la situation.
Pluviométrie à surveiller
Selon le communiqué de la préfecture, "La pluviométrie des mois de mars et avril 2020 est légèrement excédentaire, alors que mai est déficitaire de 20 % surtout en fin de mois, avant une reprise des pluies depuis début juin. Au vu des réserves en eau du sol et des prévisions météorologiques des prochains jours, la situation des ressources en eau du département peut être considérée comme globalement normale, et aucune pénurie n’est à craindre à court ou moyen terme, même si certains secteurs du département restent à surveiller (autour d'Auzances notamment).
Anticiper l'avenir
La Préfète indique que l’objectif du comité eau n’est pas simplement de suivre la situation hydrologique au jour le jour mais aussi et surtout d’anticiper les éventuelles pénuries d’eau et les difficultés qu’elles pourraient entraîner tant pour les particuliers qui seraient soumis à des restrictions d’eau que pour les acteurs économiques, au premier rang desquels figurent les agriculteurs, en adoptant une vision la plus large possible des écosystèmes (nappe ou débits des rivières) et des usages.
Magali Debatte rappelle que "la sensibilisation du grand public reste nécessaire dans un territoire qui n’a pas encore totalement conscience de son extrême fragilité, comme en témoigne encore la multiplication des structures de gestion de l’eau, un prix de l'eau dans certaines zones sans rapport avec les travaux à réaliser sur les réseaux pour réduire les fuites, et le reste à faire pour assurer la sécurisation de la distribution de l’eau potable."
Un SAGE
Ce constat souligne donc toute l’importance des travaux en cours engagés dans le cadre du SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux) du bassin de la Creuse mis en place début 2020 et du schéma départemental d’alimentation en eau potable dont les résultats seront fondamentaux pour éclairer les décisions qui devront être prises dans les années à venir.