Prêtres de Bétharram : l’enquête s’arrête là, à Limoges

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Les faits remontent aux années 60-70. Neuf anciens élèves ont témoigné. Tous les prêtres visés sont aujourd’hui décédés.
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L’enquête sur des violences sexuelles présumées commises dans un établissement catholique de Limoges entre 1966 et 1975 a été classée sans suite. Motif : le décès des prêtres mis en cause. Une décision qui ravive la douleur des victimes.
Des violences, des agressions sexuelles, des viols à l’établissement Ozanam, au cœur de Limoges, entre 1966 et 1975. C’est ce qu’ont dénoncé neuf anciens élèves de l’école catholique, dirigée à l’époque par des prêtres de la congrégation de Bétharram. Sept d’entre eux ont porté plainte. Mais l’enquête préliminaire, confiée au service interrégional de police judiciaire de Limoges, a été classée sans suite, a annoncé ce vendredi 4 juillet le parquet de Limoges.
Les prêtres sont décédés
La procureure de la République, Émilie Abrantes, précise à l'AFP que les témoignages concordent. Les prêtres ont bien été présents à l’époque des faits. Les récits des plaignants s’accordent sur la nature des violences.
Mais tous les religieux concernés sont aujourd’hui décédés. Impossible donc d’engager des poursuites. C’est ce que l’on appelle « l’extinction de l’action publique ».
Tentative de requalification en crime contre l’humanité
Face au risque de prescription, quatre plaignants ont tenté une autre voie : qualifier les faits de crime contre l’humanité, pour viser directement la congrégation religieuse. Mais la loi est claire : cette infraction n’existe dans le code pénal que depuis 1994. Et avant cela, elle ne s’appliquait qu’aux crimes commis pendant la Seconde guerre mondiale.
Ce classement sans suite s’inscrit dans un contexte plus large. Celui des révélations autour de la congrégation des Pères de Bétharram, déjà visée dans l’affaire de Notre-Dame-de-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques. Plus de 200 plaintes ont été déposées à Pau. Mais seule une infime partie échappe encore à la prescription.
Un demi-siècle après les faits, la justice peine à juger, les victimes, elles, peinent à oublier.
- Avec AFP -