DCNS, l'arsenal insubmersible
27 avril 2016 à 5h54 par Rédaction Alouette
H�ritier des premiers arsenaux crÈs par Richelieu, le constructeur naval DCNS demeure une pi�ce ma�tresse de la puissance militaire fran�aise, m�me si l'Etat a c�d� ces derni�res ann�es plus d'un tiers du capital du groupe, qui s'est r�cemment diversifi� dans les �nergies renouvelables.
Le navire a parfois tangu�, mais l'accord sur les sous-marins australiens conforte l'histoire au long cours de DCNS, bient�t quatre fois centenaire.
Le groupe trouve ses racines dans la construction des arsenaux du royaume de France, d�cid�e en 1631 par le cardinal de Richelieu et mise en oeuvre par Colbert. La cr�ation et l'extension des cinq chantiers navals (Brest, Toulon, Rochefort, Lorient, Cherbourg) et des deux fonderies de canons (Ruelle, pr�s d'Angoul�me, et Indre, pr�s de Nantes) s'�tendent sur pr�s de deux si�cles.
Les arsenaux ont notamment construit le premier cuirass� de haute mer, La Gloire, sorti de Toulon en 1858, et le premier sous-marin torpilleur, le Narval, mis � flot � Cherbourg en 1899.
Regroup�s apr�s la Seconde Guerre mondiale au sein de la direction des constructions et armes navales (DCAN), ils deviennent un instrument de la force de dissuasion nucl�aire fran�aise. Le premier sous-marin nucl�aire lanceur d'engins, le Redoutable, est mis en service en 1971.
Rebaptis� DCN (Direction des constructions navales) en 1991, le groupe a notamment livr� le porte-avions � propulsion nucl�aire Charles-de-Gaulle, op�rationnel depuis 2001. Il a aussi fabriqu� les porte-h�licopt�res Mistral et la fr�gate multi-missions FREMM, r�cemment vendus � l'Egypte.
Les sous-marins ont �galement connus des succ�s � l'export, en particulier le Scorp�ne, commercialis� au Chili, en Malaisie, en Inde et au Br�sil.
L'histoire du groupe est aussi endeuill�e par l'attentat de Karachi, le 8 mai 2002, qui a tu� 11 employ�s fran�ais de DCN et trois Pakistanais travaillant � l'assemblage de sous-marins Agosta.
L'acquisition des activit�s navales de Thales, en 2007, s'accompagne d'un nouveau changement de nom. A cette occasion, DCNS (pour direction des constructions navales, syst�mes et services) ouvre son capital au groupe d'�lectronique et de d�fense (dont l'Etat d�tient � ce jour 26,36%), � hauteur de 25%, puis 35% en 2011.
Les comptes, qui avaient pris l'eau en 2014 (perte de 336 millions d'euros), se sont renflou�s l'an dernier (b�n�fice de 58 millions). Le groupe emploie pr�s de 13.000 salari�s dans le monde.
Pour augmenter son chiffre d'affaires de 3 � 5 milliards d'euros en dix ans, son objectif annonc� l'an dernier, DCNS mise en particulier sur les �nergies marines renouvelables, secteur o� il est pr�sent depuis 2008.
Le groupe entend ainsi devenir "un des sp�cialistes mondiaux" de l'hydrolien (production d'�lectricit� � partir des courants marins) et a nou� un partenariat dans l'�olien avec Alstom (rachet� depuis par General Electric) pour d�velopper une turbine flottante.
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(AFP)