Dépistages des cancers du sein et colorectal : "une véritable bombe à retardement"

18 novembre 2020 à 5h30 par Julia Maz-Loumides

Benjamin Gandouet, directeur général du Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) en Nouvelle-Aquitaine, alerte sur les retards d’examens concernant les cancers du sein et du colon.

ALOUETTE
Les dépistages sont toujours réalisables malgré le confinement.
Crédit : Unsplash

Créé en 2018, le CRCDC permet de coordonner l’ensemble des dépistages des cancers organisés en région Nouvelle-Aquitaine. Avec comme objectif d’augmenter chaque année les taux de participations aux examens, le centre subit une perte d’engagement dû aux confinements.

Dépister pour mieux soigner

Chaque année, le CRCDC distribue plus de 3 millions d’invitations et relances pour "sensibiliser sur les dépistages, accompagner et suivre les patients, et lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé", explique Benjamin Gandouet. Le premier confinement du printemps 2020 a entraîné nombre d’annulations et de reports des examens : 24 % des mammographies, soit 47 650 examens, et 7 % des tests pour le cancer colorectal, soit 37 311 personnes. "Nous nous exposons aujourd’hui à une véritable bombe à retardement", déplore le directeur du centre.

Pourtant, les dépistages doivent être réalisés en temps et en heures pour éviter les complications. Benjamin Gandouet indique qu’un "dépistage trop tardif entraîne des traitements plus lourds et moins de chance de guérisons. La survie à 5 ans (ndlr : après le dépistage) est de 99 % pour un cancer du sein détecté à un stade précoce, elle n’est que de 26 % pour un cancer métastasé". Durant ce second confinement, le CRCDC de Nouvelle-Aquitaine et l’Union régionales des professionnels de santé des médecins libéraux souhaitent rappeler aux Français de "ne pas renoncer aux soins, ni aux dépistages" et que toutes les mesures sanitaires sont respectées dans les cabinets.

Si ce confinement voit autant d’annulations et de reports qu’au printemps 2020, Benjamin Gandouet craint pour "le système de santé qui va devoir absorber l’ensemble de cette prise en charge des examens" d’un seul coup. Le CRCDC de Nouvelle-Aquitaine "mobilise voies et moyens pour continuer à mettre en œuvre les programmes de préventions".