Emmanuel Macron dans une usine du Pas-de-Calais pour présenter le plan automobile

26 mai 2020 à 6h26 par Arnaud Laurenti

Emmanuel Macron présentera mardi le plan de soutien à la filière automobile, durement éprouvée par la crise du coronavirus, dans une usine du groupe Valeo dans les Hauts-de-France.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Avant ce déplacement à Etaples, près du Touquet (Pas-de-Calais), le chef de l'Etat s'entretiendra à 09h15 avec Jean-Dominique Sénard, le PDG de Renault, à l'Elysée. Puis il réunira à 10h les acteurs de la filière automobile (constructeurs comme Renault, PSA ou Toyota, équipementiers et partenaires sociaux) pour faire le point sur l'impact de la crise et les moyens d'en sortir.

Renault dans la balance

Les ministres Bruno Le Maire (Economie), Elisabeth Borne (Transition écologique) et Muriel Pénicaud (Travail) ainsi que la secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher participeront à ces échanges qui réuniront une trentaine de personnes dans deux salles de l'Elysée pour respecter les consignes de distanciation.

C'est à l'issue de cette réunion de travail que le président et les ministres "rendront les arbitrages sur le plan", a précisé l'Elysée. Le soutien sera notamment lié à des engagements des entreprises sur le maintien en France de la production, de l'emploi et du savoir-faire, a ajouté la présidence.

La présentation de ce plan par Emmanuel Macron, attendu à Etaples à 15 heures avec Bruno Le Maire et Elisabeth Borne, intervient trois jours avant celle du plan d'économies de deux milliards d'euros que doit dévoiler vendredi le groupe Renault.

"Soutenir et sauver Renault c'est soutenir et sauver la filière automobile", qui pèse en France 400.000 emplois industriels directs et 900.000 avec les services, souligne l'Elysée.

Bruno Le Maire a expliqué ces derniers jours que le plan de soutien serait orienté vers les technologies vertes et a réclamé en échange une relocalisation de productions en France.

L'usine Valeo Equipements électrique moteurs d'Etaples est spécialisée dans la fabrication d'alternateurs pour les constructeurs automobiles. Son activité a été fortement affectée ces deux derniers mois par la baisse des commandes, mais a récemment repris.

Le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l'an dernier.

Inquiétude des salariés de quatre usines Renault

Le syndicat CFDT du groupe Renault, reçu lundi par la direction du constructeur automobile, a indiqué à l'issue de ce rendez-vous qu'il n'y aurait "pas de fermeture" du site de Flins "mais une évolution de l'activité".

"Il n'est pas question de fermer Flins. Il n'y aura pas de fermeture mais une évolution de l'activité", a déclaré à l'AFP Franck Daoût, délégué syndical central CFDT, après un entretien avec Jean-Dominique Senard, président de Renault, et Clotilde Delbos, directrice générale par intérim.

Pendant cette réunion, la direction "n'a rien voulu annoncer" de son plan d'économies qu'elle doit présenter en fin de semaine, a ajouté M. Daoût.

La CFDT a plaidé pour "un renforcement de l'outil industriel en France" et "une optimisation des sites", a-t-il dit. "On nous a certifié que c'était la démarche" retenue, avec "un maintien de la capacité de production", a-t-il poursuivi, en craignant "des risques de disparition de postes dans l'ingénierie".

Incertitude pour la Fonderie de Bretagne

Pour les sites de Dieppe (modèle sportif Alpine), Choisy-le-Roi (réparation de pièces) et Caudan (Fonderie de Bretagne), que Le Canard enchaîné disait la semaine dernière destinés à la fermeture, "c'est la grosse inquiétude", en particulier pour le site breton, a estimé M. Daoût, en espérant des "projets alternatifs" pour les deux autres.

Ce seront seulement "les grandes lignes" du plan d'économies qui seront présentées à la fin de la semaine, avant une négociation en détail avec les syndicats, "mais est-ce qu'on aura la possibilité de faire des propositions alternatives?", s'est demandé le délégué CFDT qui sera reçu mardi à Bercy.

La présentation du plan de Renault aura lieu après celle, mercredi, du nouveau plan stratégique de l'alliance qu'il forme avec les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi.

Ce plan stratégique des trois alliés sera présenté mercredi au comité de groupe de Renault, puis à son comité central social et économique (CCSE) en début d'après-midi, selon plusieurs syndicats.

Jeudi soir, ces deux instances seront de nouveau réunies, le CCSE étant convoqué à 18H30, pour une présentation du plan d'économies sur trois ans. Et "tous les CSE" des différents établissements du groupe "sont convoqués à 08H00 vendredi", a précisé Fabien Gâche, délégué syndical central CGT.

Lundi, plusieurs dizaines de salariés ont bloqué l'accès à la Fonderie de Bretagne, à Caudan (Morbihan), pour protester contre la possible fermeture de cette usine où travaillent quelque 370 personnes.

(avec AFP)