Emmanuel Macron mercredi dans le Finistère

22 avril 2020 à 2h41 par Fabienne Lacroix

Le chef de l'état est en Bretagne mercredi pour soutenir la filière agricole et alimentaire frappée par l'épidémie, mais sans ses ministres qui rendent leur copie sur le déconfinement le même jour à Paris.

ALOUETTE
Emmanuel Macron lors de son déplacement le 25 mars à Mulhouse.
Crédit : Archives

Ce nouveau déplacement du chef de l'Etat en province "a pour objectif de saluer la mobilisation du monde agricole pour assurer l'alimentation des Français durant la crise du Covid-19", a expliqué l'Elysée.

Depuis le début de la crise sanitaire, l'exécutif insiste sur le fait que la France est préservée de la pénurie grâce à la richesse de sa production agricole et agroalimentaire, en "deuxième ligne" dans la "guerre" contre le coronavirus.

Emmanuel Macron doit prolonger ce déplacement en participant jeudi à une visioconférence avec des représentants des secteurs de la restauration commerciale et de l'hébergement touristique, également très affectés par la crise.

Il prendra la route de la Bretagne après un conseil des ministres, occasion d'un premier tour de table sur les mesures à prendre en vue du déconfinement annoncé pour le 11 mai.

Les différents ministres concernés doivent remettre mercredi à Matignon une première mouture de leurs plans sectoriels, qui seront intégrés d'ici la fin du mois dans un projet global aux allures de casse-tête pour l'éducation, les transports ou les entreprises.

Emmanuel Macron a déjà prévenu mardi les responsables religieux que les lieux de culte ne rouvriront pas le 11 mai et qu'il n'y aura "pas de grand rassemblement jusqu'à la fin de l'été".

Une rentrée échelonnée

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, particulièrement attendu, a détaillé mardi ses premières pistes pour une reprise progressive de l'école à partir du 11 mai, sans toutefois lever les inquiétudes des syndicats enseignants.

Ce retour à l'école, attendu avec impatience par nombre de parents depuis le début du confinement le 16 mars, sera étalé sur trois semaines par niveaux de classe, avec des groupes de 15 élèves au maximum.

Les enseignants restent toutefois inquiets. "On n'a pas encore compris si on aurait des masques, si les enfants en auraient, comment on mettra en place la distanciation, 15 dans une classe ça peut être beaucoup", a ainsi souligné Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Car le contexte sanitaire reste toujours aussi incertain. Ainsi, selon des estimations publiées mardi par l'Institut Pasteur, seuls 6% des Français auront été infectés par le coronavirus le 11 mai. C'est selon les spécialistes un niveau très insuffisant pour éviter une deuxième vague épidémique si toutes les mesures étaient intégralement levées après cette date.

Tests "massifs"

Le gouvernement affiche donc une stratégie de tests "massifs" (500.000 par semaine) pour pouvoir isoler les malades à la sortie d'un confinement qui "a permis d'écrêter le pic épidémique", comme l'a répété mardi sur France 2 le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Le bilan de l'épidémie reste élevé avec 20.796 morts, dont 531 enregistrés en 24 heures, selon le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.

En première ligne dans la lutte contre l'épidémie, les médecins déplorent deux nouveaux décès, deux généralistes de Seine-Saint-Denis et du Nord. Au total, neuf médecins en activité ont été emportés par le coronavirus en France.

110 milliards d’euros pour soutenir l’économie

Le Sénat a entamé mardi l'examen du deuxième projet de loi de finances rectificative, avec l'enveloppe annoncée de 110 milliards d'euros pour soutenir l'économie face à la crise du coronavirus.

Le gouvernement cherche à ce que "personne ne soit laissé de côté" parmi les entreprises, alors que "l'économie est entièrement à l'arrêt ou presque", et sous la menace de "l'effondrement des prix du pétrole", a souligné le ministre de l'Economie Bruno Le Maire au coup d'envoi des échanges.

Un plan qui ne suffira peut-être pas, a prévenu son collègue de Bercy Gérald Darmanin, face à une crise qui pourrait dépasser les prévisions actuelles pourtant déjà catastrophiques : effondrement du produit intérieur brut (PIB) de -8% cette année, déficit de 9% du PIB, dette publique de 115%.

En dépit de ce marasme économique, le gouvernement est resté ferme : il n'y aura pas de vente de muguet le 1er mai et les fleuristes resteront fermés, au grand dam des professionnels du secteur.

(avec AFP)