En Corée, un site officiel conseillait aux femmes enceintes de préparer en avance les repas de leur époux

13 janvier 2021 à 7h20 par Arnaud Laurenti

Outre les repas, le site gouvernemental conseillait aux femmes enceintes de "ne pas reporter les tâches ménagères" afin de conserver la ligne.

ALOUETTE
Crédit : Pixabay

Le gouvernement local de Séoul se retrouve sous le feu des critiques après avoir conseillé aux femmes enceintes de préparer des repas à l'avance à leurs époux et de s'assurer qu'ils ont suffisamment de sous-vêtements propres avant d'aller accoucher à l'hôpital.

Faire la vaisselle pour garder la ligne

Ces mesures permettraient d'éviter "des désagréments" aux familles, a estimé le gouvernement local de la capitale sud-coréenne sur un site destiné aux femmes enceintes.

Les conseils, mis en ligne en 2019, ont été retirés la semaine dernière du site web après avoir été remarqués par le public et avoir provoqué un tollé.

L'article incriminé conseillait aux femmes enceintes de garder à proximité, pendant les premiers stages de la grossesse, une tenue de petite taille qu'elles souhaiteraient porter après l'accouchement, pour les "motiver" à ne pas trop manger ou s'abstenir de faire de l'exercice.

"Ne pas reporter les tâches ménagères, comme le nettoyage ou la vaisselle, vous aidera à maintenir votre poids, sans même faire d'exercice supplémentaire", ajoutait le site web du Centre d'information sur la grossesse et l'accouchement.

Époux "peu familiers de la cuisine"

À l'approche de la date d'accouchement, les femmes enceintes devraient préparer quelques repas en avance pour leurs époux, "peu familiers de la cuisine", et s'assurer qu'ils ont assez de sous-vêtements, de chaussettes, de chemises et de mouchoirs propres le temps qu'elles reviennent à la maison.

"Évitez de causer des désagréments à votre famille en vous assurant qu'il y a assez de papier toilette, de dentifrice, de brosses à dents, de savon et de détergents" à la maison avant d'aller accoucher, ajoutait le site web.

Dans un communiqué parvenu à l'AFP lundi, le gouvernement local de Séoul a reconnu qu'il n'avait pas "soigneusement revu" le contenu de l'article avant de le poster sur le site, s'engageant à être plus vigilant pour éviter de tels incidents à l'avenir.

Lundi après-midi, plus de 20 000 personnes avaient déjà signé une pétition mise en ligne sur le site présidentiel, appelant à punir les personnes responsables de ce contenu.

La Corée du Sud fait face à une crise démographique, avec un taux de natalité en baisse alors que les femmes sont confrontées à la double charge de travailler et d'élever des enfants.

(avec AFP)