Finistère : Les fuites du Tanio enfin colmatées

10 septembre 2020 à 12h24 par Denis Le Bars

Nouveau ! Pour colmater les brèches du pétrolier échoué, la Marine Nationale a posé des bouchons magnétiques.

ALOUETTE
Crédit : Marine Nationale

Reprenons depuis le début. 7 mars 1980. Pétrolier de 192 mètres, le Tanio se brise en deux au large du Finistère Nord, à 46 kilomètres de l'île de Batz, alors qu'il fait route vers l'Italie, avec près 30 000 tonnes de pétrole à bord. Un hélicoptère Super Frelon de la Marine nationale hélitreuille trente et un rescapés mais huit hommes d'équipage sont portés disparus. 10 000 tonnes de pétroles se déversent en mer, causant une marée noire sur 200 kilomètres de littoral. Des opérations sous-marines sont alors conduites pendant quinze mois pour récupérer environ 5 000 tonnes de pétrole et colmater les brèches. Les opérations sont rendues difficiles par les marées, les courants de fond et les tempêtes. Près de 40 ans plus tard, en novembre 2019, des oiseaux mazoutés sont repérés sur des plages du nord Bretagne. Les premières analyses réalisées à partir d’échantillons prélevés sur les volatiles montrent de grandes similarités avec les hydrocarbures transportées par le pétrolier Tanio.

Localisation de l'épave et détection de fuites

En décembre, profitant d’une brève accalmie météorologique sur zone, le chasseur de mines Pégase de la Marine nationale est déployé par les autorités maritimes pour relocaliser avec précision l’épave du Tanio, par plus de 80 mètres de fond. La Marine nationale réalise des investigations sur la coque du navire avec son véhicule sous-marin téléguidé, le ROV Diomède. Cette opération avait pour but de dresser un état des lieux de la coque, près de 40 ans après son naufrage. Elle a permis d’observer quelques minimes fuites intermittentes d’hydrocarbures et de préparer l’intervention de la Garonne qui vient de se dérouler du 5 au 8 septembre 2020.

Dix trous dans la coque

Profitant d’une météo clémente et d’un coefficient de marée favorable, les équipes mettent en œuvre le véhicule sous-marin téléguidé pour apposer sur dix orifices identifiés des plaques obturatrices magnétiques, élaborées par le service de logistique de la Marine (SLM) à Brest, afin de faire cesser ces fuites.
Une surveillance particulière du littoral et des approches maritimes du Finistère-Nord sera maintenue dans la durée, notamment via des observations satellitaires et aériennes régulières, afin de vérifier qu’aucune nouvelle fuite n’apparaît.

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