Gilets jaunes: Emmanuel Macron s'exprimera à la télévision à 20H ce lundi

Publié : 13 février 2019 à 10h55 par Rédaction Alouette

<p>Après un mois de mobilisation de la part des gilets jaunes, le Chef de l'Etat reçoit ce lundi matin&nbsp;les partenaires sociaux et des élus, avant une allocution télévisée très attendue dans la soirée.</p>

ALOUETTE

Les corps interm�diaires le matin, puis "la Nation" toute enti�re: apr�s un quatri�me �pisode de fronde des "gilets jaunes", Emmanuel Macron s'adresse lundi aux Fran�ais dans l'espoir de faire, enfin, d�boucher la crise sur une phase de dialogue.

Le pr�sident, qui s'exprimera publiquement � 20H00, pour la premi�re fois depuis plus d'une semaine, va pr�senter "des mesures concr�tes et imm�diates", a assur� dimanche la ministre du Travail Muriel P�nicaud.

Cette initiative, qu'il a �t� press� de toutes parts de prendre, intervient au surlendemain de l'acte IV des "gilets jaunes", avec quelque 136.000 manifestants samedi, et aussi un nombre record d'interpellations, plus de 320 bless�s et encore des d�g�ts dans de nombreuses villes, particuli�rement � Paris, Bordeaux et Toulouse.

Le chef de l'Etat r�unit auparavant, d�s 10H00, les pr�sidents des associations d'�lus locaux, du S�nat G�rard Larcher, de l'Assembl�e Richard Ferrand et du CESE Patrick Bernasconi, en m�me temps que les cinq syndicats repr�sentatifs (CGT, CFDT, FO, CFE-CGE et CFTC) ainsi que trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P).

Refusant le "plan de communication", le syndicat Solidaires ne se rendra pas � la r�union, � laquelle participeront le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement.

"Le pr�sident de la R�publique a souhait� r�unir l'ensemble des forces politiques, territoriales, �conomiques et sociales dans ce moment grave que traverse la Nation, afin d'entendre leurs voix, leurs propositions et avec pour objectif de les mobiliser pour agir", a expliqu� l'Elys�e.

"Le temps du dialogue"

"C'est le temps du dialogue et des r�ponses de l'Etat � la France qui souffre dans le respect de l'ordre r�publicain et de nos institutions", a tweet� dimanche M. Larcher.

Les partenaires sociaux avaient �t� re�us le 30 novembre par �douard Philippe, � qui ils avaient r�clam� des mesures rapides et concr�tes.

Vendredi, une premi�re table ronde s'est tenue au minist�re du Travail, pour donner le coup d'envoi de concertations organis�es en parall�le de la consultation organis�e aupr�s des Fran�ais du 15 d�cembre au 1er mars.

Lundi, l'un des objectifs du chef de l'Etat est de montrer le retour dans le jeu des corps interm�diaires.

Puis dans la soir�e, Emmanuel Macron "s'adressera � la Nation" depuis le palais pr�sidentiel, sous une forme que l'Elys�e n'a pas encore d�taill�e.

Proche du Premier ministre Edouard Philippe, le maire de Bordeaux Alain Jupp� a invit� dimanche le pr�sident � "r�pondre concr�tement � certaines attentes l�gitimes", � tenir "un discours d'autorit', mais aussi "de compr�hension, d'empathie".

Sur le fond, Emmanuel Macron a jusqu'� pr�sent affirm� qu'il entendait "changer de m�thode" mais pas de "cap" �conomique. Des "macronistes historiques" militent pourtant pour un "tournant social" face aux "orthodoxes" budg�taires de Matignon et Bercy.

Un collectif de maires des Yvelines re�us vendredi � l'Elys�e a �galement dit � M. Macron "que la m�thode �tait catastrophique par rapport � l'objectif poursuivi depuis 2017", a indiqu� leur porte-parole Karl Olive, maire LR de Poissy, qui "souhaite plus de justice et de justesse sociales".

"La d�mocratie est fragile"

Le d�put� LREM Matthieu Orphelin a demand� au pr�sident d'"acc�l�rer les r�formes qui vont am�liorer le quotidien des Fran�ais", en citant les retraites ou la pr�carit� �nerg�tique. Les ministres de Bercy, Bruno Le Maire et G�rald Darmanin, proposent aussi d'encourager les entreprises � verser � leurs salari�s une prime exceptionnelle de fin d'ann�e, qui serait exon�r�e d'imp�t.

Alors que les revendications des "gilets jaunes", parties de la hausse des taxes sur le carburant, se sont rapidement �tendues � la cause du pouvoir d'achat, un "coup de pouce" au SMIC, c'est-�-dire une augmentation du salaire minimum sup�rieure � l'indice de l'inflation, semble en tous cas exclu. Selon Mme P�nicaud, une telle mesure d�truirait des emplois.

Dans l'opposition, la porte-parole des R�publicains (LR) Laurence Sailliet r�clame de ne pas "perdurer dans le d�ni et dans les explications complexes", sous peine de "se retrouver dans une situation dramatique".

Plus direct encore envers le chef de l'Etat, le d�put� RN Gilbert Collard a estim� que si celui-ci "ne trouve pas la formule de reconnexion avec le peuple, �a va �tre (...) quasiment ing�rable."

Samedi, le pouvoir est parvenu � enrayer l'escalade tant redout�e des violences, au prix toutefois d'une mobilisation polici�re rarement vue - et difficile � reproduire -, et de pr�s de 2.000 interpellations, dont un grand nombre avant m�me les manifestations.

"Je sais, pour le constater dans certains pays, combien la d�mocratie est fragile", s'est inqui�t� dimanche le ministre des Affaires �trang�res Jean-Yves Le Drian, appelant "au ressaisissement".

Les inqui�tudes montent aussi pour l'�conomie, et notamment pour le commerce � la veille des f�tes de fin d'ann�e, m�me si les cons�quences globales du mouvement sont encore difficiles � mesurer objectivement. Les estimations de la Banque de France sur la croissance du quatri�me trimestre doivent en donner une premi�re id�e lundi.

Sur le terrain dimanche, des "gilets jaunes" moins nombreux ont encore maintenu des barrages, occup� des ronds-points, filtr� le passage sur des routes et rendu gratuits des p�ages.

 

(avec AFP)