Guéret : 9 mois de prison avec sursis pour le médecin du petit Gabin

2 juillet 2020 à 13h11 par Fabienne Lacroix

Le médecin traitant de la famille de Gabin, bébé mort de faim à l'âge de 22 mois en 2013, dont les parents ont été depuis lourdement condamnés aux assises, a écopé jeudi à Guéret de neuf mois de prison avec sursis.

ALOUETTE
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

Le tribunal correctionnel a reconnu coupable ce médecin de 62 ans de "non-assistance à personne en danger": un "fait rare" selon l'association L'Enfant bleu, partie civile à son procès le 4 juin.

Il devra verser 7.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral au frère aîné de Gabin, 900 euros chacun aux parents du bébé qui s'étaient portés parties civiles et 1 euro symbolique à l'association L'Enfant bleu.

A l'audience, le médecin, toujours en activité, avait plaidé l'erreur d'appréciation, martelant n'avoir "rien vu" avant le décès de ce bébé le 7 juin 2013, à l'âge de 22 mois, des suites de dénutrition et déshydratation. A son arrivée aux urgences, il ne pesait plus que 5,825 kg.

"L'état de Gabin ne m'inspirait pas d'inquiétude. Pendant les consultations, il était toujours propre et bien vêtu", avait-il assuré.

Le procureur s'en était remis au jugement de la cour, en invitant les juges à se demander si le médecin avait conscience ou non d'un péril imminent pour Gabin lors de ses consultations.

"Il était toujours dans les bras de sa mère. J'avais la famille parfaite en face de moi. Céline Vialette (la mère, nlr) n'a jamais posé de problème. Elle était très attentive à son enfant. Elle semblait s'occuper parfaitement de Gabin", avait poursuivi le médecin quelques mois après avoir comparu comme témoin au procès des parents.

Édouard Ruaud, 40 ans, et Céline Vialette, 34 ans, accusés de "privation de soins et d'aliments suivie de mort d'un mineur de moins de 15 ans", avaient affirmé alors avoir été accaparés par des difficultés de couple et d'argent. Condamnés le 15 novembre 2019 à 17 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Creuse, ils sont dans l'attente de leur procès en appel.

(AFP)