Horticulture : "une situation catastrophique"

8 avril 2020 à 17h43 par Denis Le Bars

Après deux années marquées par des difficultés, les producteurs de plantes traversent la pire crise de leur histoire. Entretien avec Marc-Henri Doyon, pépiniériste vendéen, représentant de la Fédération Nationale des Producteurs Horticulteurs Pépiniéristes.

ALOUETTE
Crédit : Archives

"La situation des horticulteurs et pépiniéristes est catastrophique". Cela étant dit, Marc-Henri Doyon (horticulteur installé en Vendée) décrit avec précision la crise que traverse actuellement la profession, au plus mauvais moment. Une partie des horticulteurs réalise généralement 80 % de son chiffre d'affaire entre la mi-mars et la mi-mai, après avoir investi dans des boutures, du terreau, des pots et après avoir versé les salaires. Certains seraient " à deux doigts de déposer le bilan", c'est pourquoi une cellule de soutien est en train d'être mise en place par la fédération. 

Des millions de végétaux à la poubelle

En Pays-de-la-Loire, où l'on compte environ 300 horticulteurs pépiniéristes, les destructions de plantes enregistrées depuis le début du confinement représentent une valeur supérieure à 8 millions d'euros. Conséquence, la perte de chiffre d'affaire cumulée s'élève à plus de 20 millions d'euros. Ajoutons à cela les difficultés rencontrées par la profession en 2018 et 2019, deux années marquées par une météo défaforable au printemps.  

Pourquoi ne pas les garder ? 

Vendre plus tard ? Pour les plantes à usage comestible c'est inimaginable. Un plant de salade par exemple affiche une durée de vie de quelques jours seulement. Quant aux plantes ornementales, elles nécessitent un rempotage (par conséquent l'achat de nouveaux pots et de terreau supplémentaire), ainsi que l'acquisition d'espace et de serres, ce que la trésorie des professionnels ne permet plus désormais. 

Des aides financières

"Il va falloir nous aider à supporter le choc" clame Marc-Henri Doyon. L'horticulteur prend l'exemple de l'épisode de la vache folle au cours duquel les agriculteurs avaient obtenu des contreparties financières à la destruction de leurs troupeaux. 'Nous allons, nous, abattre des troupeaux de plantes".