"Insulte sexiste" dans l'hémicycle : un député de Vendée sanctionné

Publié : 9 février 2021 à 10h59 par Arnaud Laurenti

Le député LREM de Vendée Pierre Henriet, qui avait traité l'Insoumise Mathilde Panot de "poissonnière" dans l'hémicycle, a écopé d'une sanction financière, a décidé le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand mardi, selon des sources parlementaires.

ALOUETTE
Crédit : Capture écran | Twitter | Pierre Henriet | Mathilde Panot

En conférence des présidents de groupes parlementaires, Richard Ferrand (LREM) a indiqué avoir "appliqué" à Pierre Henriet un "rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal", soit la privation pendant un mois du quart de l'indemnité parlementaire attribuée au député.

Nombreux dérapages de députés de tout bord

"Il n'y a autour de la table ni saint, ni martyr", a toutefois tenu à souligner le président de l'Assemblée en présence de Mathilde Panot, en condamnant plus largement les "débordements de langage", à "de nombreuses reprises, de la part de députés de plusieurs groupes dès le début de la législature", y compris des Insoumis.

Le titulaire du perchoir a listé une série de propos insultants depuis 2017, comme un "facho" lancé par le communiste Stéphane Peu à la non-inscrite proche du RN Emmanuelle Ménard, un "vendu" lâché par le LR Fabien Di Filippo à l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, ou encore un "nabot" adressé par Jean-Luc Mélenchon au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et un "Machine" Schiappa à la ministre déléguée Marlène Schiappa.

Richard Ferrand a aussi cité un "dérapage" de Mathilde Panot sur le réseau social Twitter, "quand elle a évoqué La Macronie recyclant ses déchets, à l'occasion de l'élection de M. (l'ex-ministre de l'Intérieur Christophe) Castaner à la tête du groupe La République en Marche".

"Il est immature et hypocrite de prétendre au statut de victime quand on est soi-même coutumier de l'attaque", a glissé Richard Ferrand, selon des propos rapportés.

Le président de l'Assemblée a indiqué qu'il ne laisserait "plus rien passer dans l'hémicycle". Il sanctionnera ainsi "de la même manière tous les excès verbaux d'où qu'ils viennent".

Traitée de "poissonnière" le 2 février, Mathilde Panot avait réclamé "excuses" et "sanction" après cette "insulte sexiste".

"Si elle se sent à tort insultée, je la prie de bien vouloir m'excuser", avait réagi Pierre Henriet, tout en niant tout sexisme et en reprochant à Mathilde Panot de "vociférer à la tribune et couper la parole".

La députée Mathilde Panot s'est félicitée de la sanction et évoque "une avancée majeure". 

Le député de Vendée, Pierre Henriet, n'avait pas réagi sur ses réseaux sociaux ce mardi à la mi-journée.

(avec AFP)