"Je reviendrai" : Trump quitte Washington

20 janvier 2021 à 14h30 par Arnaud Laurenti

"Je reviendrai d'une manière ou d'une autre", a déclaré l'ancien président des États-Unis, dans un discours avant de s'envoler à bord d'Air Force One pour la Floride.

ALOUETTE
Crédit : Capture écran | Facebook | CNN

Quatre années "extraordinaires" : le président américain Donald Trump a quitté mercredi la Maison Blanche, quelques heures avant la fin de son mandat et la prestation de serment de Joe Biden.

Le 45e président de l'Histoire américaine, qui, pendant toute la durée de son mandat, a piétiné tous les usages et, pendant plus de deux mois, refusé d'accepter sa défaite, est parti sans avoir rencontré son successeur.

"I'll be back"

Depuis la base militaire d'Andrews, il a souhaité "bonne chance" à la nouvelle administration sans jamais prononcer le nom de Joe Biden. "Je reviendrai d'une manière ou d'une autre", a-t-il ajouté, entretenant le flou sur ses projets.

Il s'est ensuite envolé à bord d'Air Force One pour la Floride où il entamera dans son club de Mar-a-Lago, à 74 ans, sa vie d'ex-président.

Fait sans précédent depuis 150 ans, il a décidé de bouder la cérémonie d'investiture de son successeur.

73 personnes graciées

À l'issue d'un mandat marqué par une avalanche de scandales et deux "impeachments", Donald Trump quitte le pouvoir au plus bas dans les sondages, coupé d'une partie de son camp horrifiée par les violences du Capitole le 6 janvier dernier.

Juste avant de partir, il a gracié 73 personnes, dont son ancien conseiller Steve Bannon, accusé d'avoir détourné des fonds prétendument destinés à la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.

Biden marque le contraste

Joe Biden, qui accède à la présidence à 78 ans après un demi-siècle en politique, entend marquer dès le premier jour le contraste avec l'ancien homme d'affaires de New York.

"Nous n'avons pas une seconde à perdre pour faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés en tant que nation", a-t-il tweeté mardi soir.

Dès mercredi, il prendra 17 décisions présidentielles pour revenir sur les mesures phares de Donald Trump, en engageant notamment le retour des Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat et au sein de l'Organisation mondiale de la Santé.

L'immunologue Anthony Fauci interviendra au nom des Etats-Unis à une réunion du conseil exécutif de l'OMS dès jeudi, a déclaré Jeff Zients, qui coordonne la réponse de la nouvelle administration à la pandémie de Covid-19.

Pour limiter la propagation du virus, le président signera également un décret pour rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, ou pour les agents fédéraux.

Pas de foule mais des drapeaux

Cette journée de consécration pour Joe Biden se déroulera dans un climat très particulier, sous l'effet combiné de la pandémie et du traumatisme encore frais des violences du Capitole qui ont fait cinq morts.

Les mesures de sécurité entourant la cérémonie sont exceptionnelles. Quelque 25 000 soldats de la Garde nationale et des milliers de policiers venus de tout le pays seront déployés. Preuve de la tension qui règne : douze d'entre eux ont été écartés du dispositif de sécurité dans le cadre d'une procédure de recherche d'éventuels liens avec des groupes extrémistes, a indiqué mardi le Pentagone.

Loin des foules immenses qui se pressent traditionnellement sur l'immense esplanade du "National Mall" pour voir leur nouveau président, l'ancien vice-président de Barack Obama fera face à plus de 190 000 drapeaux plantés pour représenter ce public absent.

De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la "zone rouge" entre la colline du Capitole et la Maison Blanche.

Joe Biden devrait rejoindre la Maison Blanche vers 21h00, heure française.

(avec AFP)