Jessica Deval : "On a développé des compétences insoupçonnées"

8 mars 2021 à 5h00 par Arnaud Laurenti

Elles sont deux amies, sportives : Lucie Diard et Jessica Deval. Toutes deux participeront en novembre au raid Amazone sous le nom des "Amazangevines" au profit de l'association "Mathys, un rayon de soleil". À l'occasion de la journée internationale des droits des Femmes, nous avons interviewé Jessica Deval sur ce défi qui s'annonce très physique.

ALOUETTE
Lucie (à gauche) et Jessica (à droite) participent au raid Amazone au profit d'une association.
Crédit : DR

Originaire d'Angers, Jessica Deval est l'une des moitiés de l'équipe "Les Amazangevines". Son projet, avec sa partenaire et amie Lucie Diard : courir le raid Amazone en novembre prochain au profit de l'association "Mathys, un rayon de soleil" qui soutient la recherche la gliomatose cérébrale, un cancer foudroyant chez l'enfant.

Quel est le principe du Raid Amazones/?

Le principe du Raid Amazones, c’est six jours d’épreuves sportives avec du VTT, de la course à pied, du canoë… Chaque matin, une épreuve sportive différente, et l’après-midi, c’est une immersion dans l’économie sociale et solidaire du pays.

Quel est le but de votre participation/à ce raid/?

À travers ce projet, on parraine l’association "Mathys, un Rayon de Soleil" qui lutte contre les cancers pédiatriques, et plus particulièrement, la gliomatose cérébrale.

Etes-vous sûre à ce jour de pouvoir partir ?

On est sur la fin du parcours. À l’heure actuelle, il nous manque à peine 2 000 euros sur un budget initial de 10 000 euros prévu. On espère vraiment pouvoir partir fin novembre, ça devrait pouvoir se faire.

"Convaincre des sponsors, c’était beaucoup d’interrogations"

Comment a été reçu ce projet porté par deux femmes/?

L’entourage était un peu sceptique sur cette idée un peu farfelue de raid 100% féminin avec un tel budget. Essayer de convaincre des sponsors, c’était beaucoup d’interrogations. Puis finalement, certaines personnes ont cru en nous et nous ont poussé à prouver que c’était possible. Le premier des sésames, c’est de croire en soi.

Du côté des partenaires et des sponsors, je dirais que le constat est plutôt positif sur le regard porté sur les femmes et sur l’accomplissement de ce genre de projet sportif et solidaire. Globalement, l’action des Amazangevines et le combat mené par l’association que l’on parraine a été très bien accueilli, valorisé et encouragé, et c’est souvent ce qui a poussé nos sponsors à nous suivre.

La famille est forcément partie prenante de ce projet, il y avait beaucoup d’interrogations au départ sur la place qu’allait prendre ce projet dans les rôles que l’on peut mener à travers notre quotidien : notre rôle professionnel, notre rôle de maman, notre rôle de femme. Plus on croyait en ce projet et plus nos proches nous suivaient. Mais c’est vrai qu’au début, il y avait un peu d’appréhension.

Tout au long de votre parcours pour récolter le budget nécessaire, votre perception a-t-elle évolué durant ces mois de préparation/?

Oui, clairement. En cette fin de parcours, nous ne sommes plus les mêmes femmes qu’il y a deux ans finalement. Le sport et ce genre de projet, c’est un bon moyen de se découvrir à travers la notion de dépassement de soi. C’est vrai qu’à l’heure actuelle, on est plus sportives, plus tenaces, plus convaincantes, et pour autant, on ne vise pas le podium.

Je dirais que la femme va chercher la performance dans la qualité de l’aventure humaine qu’elle est en train de vivre, et à travers ce raid, on a la chance de pouvoir en baver pour une bonne cause. Notre force, c’est la combativité. On prend le départ et on sera à l’arrivée, coûte que coûte.

Vous y pensez tout le temps à ce raid/?

On n’y pense pas tout le temps mais c’est vrai qu’on s’engage pleinement dans ce projet et c’est aussi ce qui le fait avancer. C’est important d’y croire et de se dire qu’on va accomplir ce rêve finalement. Ce projet, c’est aussi et avant tout des belles rencontres.

Depuis deux ans que l’on mène et que l’on construit ce parcours de sponsoring, pour pouvoir convaincre, il a fallu être crédibles et proposer quelque chose aux entreprises qui étaient prêtes à nous soutenir. On a développé des compétences insoupçonnées à travers la combattivité qu’on a mis en place. C’est un gain de confiance en soi, à travers ce projet, qui s’est développé.

(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)