Justice : les meurtriers présumés de Clément Méric rejugés en appel

Publié : 9 décembre 2019 à 6h07 par Fabienne Lacroix

Leur procès s’ouvre ce lundi devant les assises de l’Essonne. En 1ère instance, les deux anciens skinheads avaient été condamnés respectivement à 11 et 7 ans de réclusion pour avoir porté des coups mortels au jeune militant antifasciste brestois.

ALOUETTE
Clément Méric avait succombé à ses blessures au lendemain de la rixe.
Crédit : Flickr

Les faits s’étaient déroulés le 5 juin 2013 à Paris. Une bagarre entre militants antifascistes et skinheads avait éclaté dans le quartier de la gare Saint-Lazare.

Clément Méric, jeune étudiant brestois de 18 ans, s’était écroulé sur le bitume après avoir reçu plusieurs coups. Il succombera le lendemain à ses blessures.

Une bagarre qui aurait pu être évitée

Les circonstances de cette rixe restent floues. Les versions des participants, des témoins et des expertises divergent ou se contredisent.

Lors du procès en 1ère instance en septembre 2018, l'avocat général avait déclaré que "la bataille aurait pu être évitée" si les skinheads n'avaient pas choisi d'aller "droit" sur les jeunes antifascistes qui patientaient dans la rue ». Clément Méric, qui se remettait d'une leucémie, ne représentait "aucun danger" pour eux.

2 hommes avaient été condamnés respectivement à 11 et 7 ans de prison.

Pour Esteban Morillo, le plus lourdement condamné, l’enjeu de ce second procès est d’obtenir une "diminution significative" de sa peine, dit son avocat Patrick Maisonneuve. Ce dernier espère que ce second procès montrera que le groupe de Méric était "à l'initiative" de l'affrontement. "Ils voulaient en découdre, comme c'est le cas depuis 10 ans dans ce genre de confrontations" entre "antifas" et skinheads.

Esteban Morillo et le second accusé, Samuel Dufour avaient été remis en liberté quelques mois après leur condamnation. Aujourd'hui âgés de 27 et 26 ans, ils comparaissent libres en appel. Le procès doit se poursuivre jusqu’au 20 décembre.

La mort du jeune homme avait choqué l'opinion et fait ressurgir le spectre des violences d'extrême droite, poussant le gouvernement à dissoudre plusieurs groupuscules d'ultra droite.