La démission du général de Villiers, un test pour l'autorité de Macron
19 juillet 2017 à 15h07 par Rédaction Alouette
/radios/alouette/importrk/news/normal/1985.jpg)
La d�mission fracassante du chef d'�tat-major des arm�es, sur fond de coupes budg�taires abruptes et de r�formes au pas de charge, constitue un premier test majeur pour Emmanuel Macron et sa gouvernance fond�e sur l'autorit�.
En d�missionnant mercredi, Pierre de Villiers, aussit�t remplac� par Fran�ois Lecointre, a mis en �vidence la contradiction entre un chef de l'�tat qui, depuis son investiture, vante l'importance qu'il accorde � l'arm�e et une r�duction budg�taire o� celle-ci est la plus grande perdante.
De quoi alimenter le soup�on d'un pr�sident qui ne tient pas ses promesses, cette accusation de "hollandisme" qu'Emmanuel Macron veut avant tout �viter, a confi� un de ses proches � l'AFP.
C'est aussi un test direct pour son autorit� et sa mani�re de g�rer la contestation.
Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a ainsi r�affirm� mercredi son r�le de "chef", et averti que tout d�saccord impliquerait un d�part, ministres compris.
"Quand il y a un d�saccord, l'un s'en va et est remplac�. C'est la m�me chose avec un directeur d'administration centrale, un directeur de services pour un maire ou un ministre avec lequel le Premier ministre aurait un d�saccord", a insist� Christophe Castaner, rappelant que 180 directeurs d'admnistration centrale sont eux aussi sur la sellette.
- 'Faire passer la pilule' -
"Emmanuel Macron a d�cid� de passer en force aupr�s de l'arm�e qu'il a utilis�e � fond pour sa communication: cela ne pouvait pas marcher", commente l'expert en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet. "Pendant sa campagne il a fait des promesses g�n�reuses mais met en place une politique d'aust�rit�. Ce qui se passe avec l'arm�e pr�figure ce qui risque de se passer dans d'autres secteurs", ajoute-t-il. "Savoir comment on fait passer la pilule est un d�fi pour tous les pr�sidents."
C'est le dilemme que doit r�soudre l'ex�cutif en d�marrant ses r�formes, qui commencent � susciter des remous jusqu'au sein de sa large majorit�.
A commencer par les efforts d'�conomies demand�es cette semaine aux collectivit�s locales, qui craignent que la suppression de la taxe d'habitation n'aboutisse � les priver de toute libert� d'action.
Les coupes budg�taires abruptement annonc�es d�but juillet ont par ailleurs crisp� plusieurs secteurs, en particulier l'enseignement sup�rieur, la justice ou encore l'Int�rieur.
Et pour les �conomies massives annonc�es pour 2018 (20 milliards environ), les priorit�s politiques "ne se traduiront pas forc�ment en priorit�s budg�taires" car "plut�t que d�penser plus, on peut r�orienter", a soulign� M. Castaner.
Emmanuel Macron a en revanche a r�gl� rapidement ces derni�res semaines deux crises d�licates.
La semaine derni�re, devant les protestations des milieux d'affaires, l'�lys�e est intervenu pour assurer que les baisses d'imp�t, notamment de l'ISF et des charges patronales, commenceraient d�s l'an prochain.
L'affaire des assistants parlementaires du Parlement europ�en, mettant en cause notamment le Modem, s'est termin�e par le d�part de son alli� Fran�ois Bayrou.
- �viter la fronde -
Et les ordonnances sur la loi travail ont �t� vot�es sans remous � l'Assembl�e jeudi.
Pour �viter tout risque de fronde, le pr�sident a d'ailleurs effectu� mardi soir une visite surprise aupr�s des d�put�s de sa majorit�. "Il n'y a pas de caporalisme ici, il n'y a pas d'ordre jupit�rien, comme diraient certains", a assur� le chef de l'�tat.
Il en a pourtant profit� pour les inciter � "l'exigence" et � garder comme "boussole" ce "qu'attendent les gens" et "ce qui est bon pour le pays".
Une r�ponse aux rares �lus REM qui ont �mis publiquement quelques critiques comme Jean-Jacques Bridey, pr�sident de la commission de la D�fense de l'Assembl�e qui a "regrett' la coupe de 850 millions dans le budget de la D�fense.
Emmanuel Macron doit aussi surveiller sa popularit�, toujours �lev�e avec 66% de bonnes opinions en juillet mais en baisse de 3 points.
Cette crise a redonn� du tonus � l'opposition. Les d�put�s LR ont d�nonc� "la d�rive d'un pouvoir personnel" alors que la pr�sidente du FN Marine Le Pen a point� "les limites tr�s inqui�tantes de M. Macron".
A gauche, le leader de La France Insoumise (LFI) a d�nonc� "une erreur absolument �norme" d'Emmanuel Macron.
swi-leb/frd/sd
(AFP)