La Halle pourrait fermer ou céder plus d'une centaine de magasins

16 avril 2020 à 7h50 par Nicolas Mezil

L'enseigne française de chaussures et de vêtements La Halle, qui va demander son placement en procédure de sauvegarde la semaine prochaine, réfléchit à fermer ou céder plus d'une centaine de magasins, ce qui équivaudrait à "une restructuration à moindre frais" pour les syndicats.

ALOUETTE
Le magasin d'Angers fait partie des 860 enseignes La Halle en France
Crédit : Capture d'écran Google Maps

Un Comité Social et Economique a eu lieu mercredi matin, au cours duquel les partenaires sociaux ont été informés de l'intention de la direction de déposer une demande de sauvegarde au tribunal de commerce de Paris, qui sera probablement examinée à partir du 21 avril, selon Patrick Puy, le PDG de la maison-mère de La Halle, Vivarte.

Cette procédure de sauvegarde ne concernera ni Caroll, ni Minelli, les deux autres enseignes de Vivarte.

Au moins 150 à 200 magasins concernés

"Si fin mai ou début juin, on n'a pas trouvé de bonne solution, il faudra passer à une étape supérieure", a affirmé lors d'une conférence téléphonique M. Puy, en détaillant les hypothèses possibles.

Sur les 860 magasins exploités par l'enseigne, "si on supprime par exemple 50% des magasins La Halle aux chaussures, 20% des magasins de la Halle aux vêtements et qu'on garde le reste, c'est un ensemble profitable", a-t-il estimé.

"Nous avons en gros 150 à 200 magasins qui sont non contributifs (sic) et qui vont peut-être devenir 250 parce que la situation économique ne va pas s'améliorer", a-t-il souligné.

Et "il y a plusieurs façons de faire : on peut les fermer et on peut aussi les vendre".

Une perte de 106 millions d’euros

"Dans un secteur de l'habillement et de la chaussure structurellement en baisse depuis des années et davantage fragilisé par les derniers mouvements sociaux, la fermeture de l'ensemble de ses magasins et de ses 2 entrepôts en raison de l'épidémie de Covid-19 a brutalement arrêté l'activité de l'enseigne, conduisant à une prévision de perte de 106 millions d'euros de chiffre d'affaires entre le 15 mars et le 11 mai", explique Vivarte dans un communiqué.

Interrogé par l'AFP, Jean-Louis Alfred, représentant de la CFDT, premier syndicat du groupe Vivarte, a dénoncé "la stratégie de fonds vautours qui profitent de la crise pour enclencher une procédure de sauvegarde, se défausser sur l'Etat et procéder à une restructuration de La Halle à moindre frais".

 

(Avec AFP)