Le CHU d’Angers lance une vaste étude sur l’hydroxychloroquine

1er avril 2020 à 9h34 par Fabienne Lacroix

1 300 malades vont tester l’efficacité de cette molécule controversée dans le traitement contre le Covid-19.

ALOUETTE
1 300 patients vont participer à cette étude sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine.
Crédit : CHU d'Angers

Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, plus de 3 500 personnes sont décédées dans les hôpitaux français depuis le début de l’épidémie de coronavirus.

La semaine dernière, le professeur Raoult préconisait le recours à l’hydroxychloroquine pour soigner les malades. Un traitement controversé par de nombreux experts médicaux et scientifiques.

Pour mettre fin à la polémique, le CHU d’Angers a décidé de mener une étude sur l’efficacité de cette molécule.

1 300 malades testés

Cette étude de grande ampleur, baptisée Hycovid va être menée dans 36 hôpitaux à travers le pays. Les CHU d’Angers, Brest, Limoges, Nantes, Poitiers, Rennes et Tours y participent, tout comme les centres hospitaliers de Cholet, Laval, Lorient, Le Mans, Niort, Quimper, Saint-Brieuc, Rezé, la Roche-sur-Yon, Saint-Nazaire et Vannes.

1 300 malades vont y participer. Il s’agit de patients pour la plupart âgés et présentant une forme non sévère de Covid, mais dont l’état pourrait s’aggraver.

La moitié d’entre eux vont recevoir l’hydroxychloroquine, les autres se verront administrer un placebo présentant les mêmes caractéristiques.

L’efficacité du traitement sera jugée en comparant le nombre de patients décédés ou transférés en réanimation en raison d’une aggravation respiratoire dans chacun des deux cas au cours des 14 jours suivant le début du traitement.

Résultats d’ici quelques semaines

Le Professeur Vincent Dubée, à l’origine de cette étude, prévoit des résultats d’ici une vingtaine de jours, voire d'ici plusieurs semaines.

Un comité de surveillance indépendant va réaliser un suivi des données de sécurité et d’efficacité. Si les résultats prouvent très vite l’efficacité de l’hydroxychloroquine, l’étude sera interrompue et le traitement sera immédiatement prescrit aux malades du Covid-19.

Cette étude de grande ampleur coûte 850 000€, dont 600 000€ pris en charge par le CHU d’Angers, qui espère pouvoir bénéficier de financements publics et sur la solidarité des entreprises et de particuliers.