Le plus gros iceberg du monde vient de se détacher de l’Antarctique

20 mai 2021 à 14h50 par Antoine Judit

Un iceberg de plus de 4300km² s'est détaché de l'ouest de l'Antarctique, un phénomène probablement naturel selon les experts, même si la région est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique.

ALOUETTE
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Crédit : Unsplash

Les scientifiques avaient à l'œil depuis plusieurs jours cet énorme bloc de glace baptisé A-76 qui avait commencé à se séparer de la barrière de glace de Ronne, un de ces rebords massifs de la calotte glaciaire qui s'étendent sur la mer. 

L'iceberg d'environ 170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4.320 km2, flotte désormais sur la mer de Weddell où il sera presque voisin de celui qui était le plus gros, l'iceberg A-23 qui est coincé dans cette zone depuis 1986. 

Mais si A-76 est aujourd'hui le plus gros, "il n'entrerait pas dans le top 10 des plus gros icebergs de tous les temps", explique à l'AFP Alex Brisbourne, glaciologue au British Antarctic Survey (BAS), organisme de recherches britannique qui l'avait repéré initialement.

Par exemple, en 2017, A68, un des plus gros icebergs jamais vus, de 5.800 km2, épais de 350 mètres et pesant mille milliards de tonnes, avait attiré l'attention des scientifiques et des médias en se détachant d'une autre partie de l'Ouest de l'Antarctique. 

"Pas lié au rechauffement climatique"

Le réchauffement de l'air et des océans peut contribuer à l'accélérer la fonte des glaces, mais "cet iceberg particulier semble faire partie du cycle naturel et ne pas être lié au changement climatique", indique à l'AFP Andrew Shepherd, directeur du Centre d'observation et de modélisation polaire à l'université de Leeds.  

"Nous savons que l'océan autour de l'Antarctique se réchauffe en raison du réchauffement climatique, mais la mer de Weddell, où se trouve l'iceberg A76, ne subit pas ce réchauffement en ce moment", renchérit Alex Brisbourne, estimant par exemple que des glaciers dans d'autres parties de l'Antarctique, comme celui de Thwaites, en sont eux victimes, accélérant la décharge de la glace vers la mer. 

La calotte glaciaire de l'Antarctique, qui représente l'équivalent de 55 mètres d'élévation du niveau des océans, perd 150 millions de tonnes de glace chaque année. 

(avec AFP)