Les accidents de noyade en baisse, conséquence de la crise sanitaire

11 août 2020 à 8h12 par Arnaud Laurenti

Les incidents de noyade, débouchant ou non sur un décès, ont baissé de 22% en juin et juillet par rapport aux années précédentes, rapporte mardi Santé publique France, qui explique cette diminution par la fermeture des piscines en raison du Covid-19 et la moindre fréquentation des plages et lieux de baignade.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Entre le 1er juin et le 4 août, 596 passages aux urgences pour incident de type noyade ont été enregistrés en France, contre 811 l'an dernier à la même période et 723 l'année précédente, soit un recul moyen de 22%.

L'analyse publiée entend le terme de noyade au sens large : une insuffisance respiratoire résultant d'une submersion ou de l'immersion en milieu liquide, suivie ou non de décès, d'après la définition de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Conséquence de la crise sanitaire

Jusqu'au 22 juin, les piscines publiques, d'hôtels, les bases de loisirs et les parcs d'attraction étaient fermés et l'accès aux plages était restreint, ce qui a "réduit les baignades et donc le risque de noyades", rappelle l'agence sanitaire.

Et depuis, "la baisse de fréquentation touristique de certaines régions, notamment par les touristes étrangers, a aussi eu un impact sur les baignades".

Par ailleurs, "les conditions climatiques (températures, ensoleillement, pluviométrie) ont été globalement moins favorables au mois de juin et début juillet 2020 par rapport aux mêmes périodes en 2018 et 2019, malgré un épisode de fortes chaleurs fin juin 2020".

"Cette dernière hypothèse sera à confirmer dans la suite de la surveillance notamment dans le contexte de fortes chaleurs" que connaît une large partie de la France depuis le 6 août.

Près de la moitié (47%) des passages aux urgences pour incident de noyade enregistrés entre le 1er juin et le 4 août ont concerné des enfants de moins de 6 ans, une proportion stable par rapport aux deux années précédentes.

Pas de baisse aux urgences en Pays de la Loire

La baisse globale des passages aux urgences concerne toutes les régions sauf la Bourgogne-Franche-Comté, la Corse, les Hauts-de-France et les Pays-de-la-Loire, précise Santé publique France, ajoutant que "les régions du littoral restent celles enregistrant le plus grand nombre de recours aux urgences pour noyade sur la période".

Ces chiffres proviennent du réseau Oscour, qui recense les passages dans la plupart des services d'urgence français. Ils donnent une indication de l'évolution des noyades mais ne comptabilisent pas "celles dont l'état a nécessité un transfert en réanimation à l'arrivée à l'hôpital et celles décédées sur le lieu de noyade".

Ces derniers cas, les plus graves, représentent environ la moitié des noyades accidentelles, selon la dernière enquête complète sur ce thème, réalisée en 2018.

Si à court terme la fermeture des piscines s'est traduite pas une baisse des noyades, la ministre des Sports Roxana Maracineanu s'était inquiétée fin juin que cet effet de la crise du Covid-19 pousse les Français vers des zones de baignade non surveillées et freine les programmes d'apprentissage de la nage, destinés à faire baisser le nombre de noyades.

Le 30 juin, l'ancienne athlète, première Française championne du monde de natation en 1998, avait appelé fin juin les collectivités locales à "rouvrir les piscines", rappelant que 88 personnes étaient mortes noyées en juin.

À l'origine d'un millier de décès par an, les noyades sont la première cause de mort accidentelle des moins de 25 ans, selon Santé publique France.

(avec AFP)