Les hommages se multiplient depuis l'annonce de la disparition de Johnny Hallyday.

6 décembre 2017 à 7h14 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

"Noir c'est noir": la France est en deuil apr�s la mort de Johnny Hallyday des suites d'un cancer dans la nuit de mardi � mercredi, qui a suscit� de premi�res r�actions de tristesse chez ses fans, ses amis et jusqu'au sommet de l'Etat.

C'est par un communiqu� envoy� � l'AFP � 02H34 du matin que son �pouse Laeticia a annonc� le d�c�s du chanteur de 74 ans dans sa maison de Marnes-la-Coquette, pr�s de Paris: "Johnny Hallyday est parti. J'�cris ces mots sans y croire. Et pourtant c'est bien cela. Mon homme n'est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura v�cu tout au long de sa vie, avec courage et dignit�."

"Jusqu'au dernier instant, il a tenu t�te � cette maladie qui le rongeait depuis des mois, nous donnant � tous des le�ons de vie extraordinaires. Le coeur battant si fort dans un corps de rocker qui aura v�cu toute une vie sans concession pour son public, pour ceux qui l'adulent et ceux qui l'aiment", poursuit-elle.

Evoquant "le papa" de leurs deux filles adopt�es Jade et Joy, de Laura (n�e de son union avec Nathalie Baye) et de David (n� de son union avec Sylvie Vartan), Laeticia Hallyday conclut: "Johnny �tait un homme hors du commun. Il le restera gr�ce � vous. Surtout ne l'oubliez pas. Il est et restera avec nous pour toujours. Mon amour je t'aime tant".

L'Elys�e a r�agi en premier � cette annonce: "On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday". "De Johnny Hallyday nous n'oublierons ni le nom, ni la gueule, ni la voix, ni surtout les interpr�tations, qui, avec ce lyrisme brut et sensible, appartiennent aujourd'hui pleinement � l'histoire de la chanson fran�aise", ajoute Emmanuel Macron dans un communiqu�.

Les r�actions se sont rapidement encha�n�es tandis que radios et t�l�visions lan�aient des �missions sp�ciales et diffusaient ses tubes en boucle.

Michel Polnareff, tr�s �mu, a exprim� son "immense tristesse" sur BFMTV. "Il sera toujours avec nous (...) Il a toujours �t� un h�ros. J'ai les larmes aux yeux en le disant, mais, vraiment, on l'aime."

Pour Andr�, chauffeur-livreur au travail sur les Grands Boulevards au centre de Paris, "Johnny �tait une grande figure, un grand monument".

Une page Facebook en hommage � "l'idole des jeunes" a �t� crÈe. Peu avant 07H00, pr�s de 60.000 tweets avaient �t� consacr�s � Johnny Hallyday.

- 100 millions de disques -

Depuis que Johnny Hallyday avait �t� hospitalis� il y a un mois pour d�tresse respiratoire, la nouvelle de son d�c�s �tait redout�e.

Johnny avait annonc� d�but mars �tre atteint d'un cancer des poumons dont il savait d�j� qu'il �tait m�tastas�.

D�tect� en novembre 2016, le cancer aura terrass� en un an celui que son ami Eddy Mitchell avait surnomm� "Robocop". Et qui avait d�j� tutoy� la mort, lors de sa tentative de suicide en 1966 apr�s la demande de divorce de Sylvie Vartan, puis lorsqu'il plongea plusieurs jours dans le coma en 2009 en raison de complications cons�cutives � une op�ration.

Johnny Hallyday s'est battu jusqu'au bout. En montant sur sc�ne, en juin et juillet, avec ses copains Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, pour la tourn�e des "Vieilles Canailles". Des moments parfois difficiles, mais o� il semblait port� par l'�nergie de son public qu'il croisait pour la derni�re fois.

Pour "rester vivant", comme s'intitulait sa derni�re tourn�e (2015-2016), cette "b�te de sc�ne", qui a rempli en 57 ans de carri�re tous les plus grands lieux de l'Hexagone, du Stade de France au Champ de Mars, travaillait aussi � un nouvel album.

Avec plus de 100 millions de disques vendus et dix Victoires de la musique, "l'idole des jeunes" puis des moins jeunes a travers� les �poques: celles des d�buts du rock'n'roll o� il ressemblait � un "Elvis Presley" made in France, des y�y�s, de la vari�t� plus "mainstream" avec Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman dans les ann�es 80, pour revenir avec bonheur ces derni�res ann�es aux sources du blues et du rock.

- Exc�s et amours -

Cette long�vit� exceptionnelle, depuis "T'aimer follement", sa premi�re chanson enregistr�e en 1960, est ponctu�e de dizaines de succ�s entr�s dans la m�moire collective: "Souvenirs souvenirs", "Le P�nitencier", "Noir c'est noir", "Retiens la nuit", "Pour moi la vie va commencer", "Que je t'aime", "Gabrielle", "La musique que j'aime", "Ma gueule", "Quelque chose de Tennessee", "Allumer le feu", "Marie"...

Au fil d'une vie men�e � fond de train, avec ses accidents, ses exc�s relay�s en une des gazettes, ses amours temp�tueuses et m�diatis�es, ses maisons en Suisse et aux Etats-Unis sur fond d'accusation d'exil fiscal, "Johnny" �tait devenu plus qu'un artiste.

Une l�gende vivante, un chanteur quasi-officiel mais aussi un personnage parfois aga�ant pour certains, �gratign� pour sa fa�on de s'exprimer, � l'image du "Ah que..." popularis� par sa marionnette des Guignols.

"Ma vie a �t� un tunnel de souffrances, o� je ne me sentais pas toujours en accord avec moi-m�me, vivant au jour le jour, tenaill� par la peur du lendemain", se confiait en 2014 � T�l�rama celui qui �tait au civil Jean-Philippe Smet, du nom de son p�re, Belge, qu'il a si peu connu.

Des "souffrances" qu'il oubliait toutefois quand il retournait en studio ou remontait sur sc�ne, pour, jusqu'au bout, "�tre Johnny Hallyday", ce qu'il appelait "un m�tier".