Macron présentera "les perspectives" du déconfinement dans la presse régionale

29 avril 2021 à 5h44 par Arnaud Laurenti

Emmanuel Macron présentera vendredi "les perspectives" de "sortie progressive" des mesures de restrictions imposées contre le Covid-19, a annoncé mercredi Jean Castex.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Le chef de l'Etat a choisi de s'exprimer dans un entretien publié vendredi matin par la presse quotidienne régionale et non à l'occasion d'une allocution télévisée comme il l'a fait à plusieurs reprises depuis le début de la crise, ont indiqué mercredi soir plusieurs médias régionaux.

Réouvertures par étapes

La publication de cet entretien a notamment été annoncée par Le Midi Libre, qui indique sur son site que "le Président Macron expliquera sa stratégie de déconfinement dans une interview publiée vendredi par toute la presse régionale", comme l'ont confirmé plusieurs sources médiatiques.

Le Premier ministre a déjà confirmé que les restrictions de circulation seront levées dès le 3 mai et que le couvre-feu devrait prendre fin le 2 juin, comme le prévoit le projet de loi sur l'état d'urgence qui a été examiné en Conseil des ministres.

Cette levée des restrictions "sera progressive à mesure que la campagne de vaccination se déploie", a souligné Jean Castex, alors qu'Emmanuel Macron avait déjà précisé lundi qu'elle se ferait "tout doucement" à "partir du début du mois de mai".

Ces derniers jours, Emmanuel Macron a esquissé les différentes étapes de la réouverture progressive du pays après la reprise des cours dans les écoles lundi.

Baisse lente

Jean Castex a expliqué que la situation épidémique continuait "de s'améliorer à un rythme régulier : le nombre de cas quotidiens est passé en moyenne hebdomadaire de 38 000 cas au plus haut de cette troisième vague à 26 200 très précisément sur les sept derniers jours". Le taux de reproduction (R) du virus, indicateur-clé correspondant au nombre de personnes infectées pour un seul malade, a baissé à 0,89 mardi, selon lui.

"Cela veut dire que le niveau de circulation reste élevé" mais que "nous voyons une tendance à la baisse, qui est plus lente qu'en novembre" et dont l'impact sur les hospitalisations "ne se traduit encore que très timidement dans l'évolution du nombre de malades en réanimation", a-t-il résumé.

Débat sur le pass sanitaire

Selon lui, la campagne de vaccination "avance à un très bon rythme avec 469.000 personnes vaccinées sur la seule journée d'hier". "L'objectif d'atteindre les 15 millions de personnes primo-vaccinées d'ici la fin de cette semaine et les 20 millions à la mi-mai est tout à fait à notre portée", a-t-il ajouté, en précisant que "60% des personnes ayant plus de 60 ans auront été vaccinées en première injection" mercredi soir.

Il a salué la "petite reprise" du nombre de vaccinations avec le sérum controversé AstraZeneca et a indiqué que le gouvernement allait "réfléchir à un élargissement des publics" pouvant se faire vacciner s'il se confirmait qu'un "certain nombre de rendez-vous" disponibles n'étaient "pas honorés".

Le Conseil des ministres a adopté le projet de loi de sortie de l'état d'urgence sanitaire le 2 juin, qui lui accorde toutefois des compétences jusqu'au 31 octobre sur la circulation des personnes ou la fermeture de magasins si les conditions sanitaires l'exigent.

"La situation (...) ne sera plus celle de l'état d'urgence sanitaire" mais la future loi "devra nous permettre de répondre à un devoir de vigilance sanitaire" en donnant "la capacité d'une réaction rapide en cas de nouvelle accélération de l'épidémie, soit à l'échelle du pays, soit à celle d'un territoire particulier", a expliqué Jean Castex.

Ce nouveau dispositif "ne permet plus de recourir au couvre-feu", qui a été imposé sur l'ensemble du territoire depuis le 15 décembre, mais "il permet au gouvernement par décret de fermer ou de maintenir fermé un certain nombre d'établissements recevant du public", a-t-il précisé.

Jean Castex a par ailleurs annoncé que le Parlement "aura le dernier mot" sur la création d'un pass sanitaire, pour lequel "le débat doit s'instaurer", notamment parce qu'il "touche à nos libertés fondamentales".

(avec AFP)