Meurtre de Romain Barré à Nantes : le procès s'ouvre ce lundi

9 septembre 2019 à 6h02 par Arnaud Laurenti

L'agent immobilier de 38 ans avait été étranglé dans sa voiture en 2016 avant d'être jeté dans la Loire.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Trois personnes comparaissent à partir de ce lundi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour le meurtre de Romain Barré, étranglé dans sa voiture un soir de septembre 2016 avant d'être jeté dans la Loire.

Un vol qui dérape et tourne au meurtre ?

Compte-tenu de l'âge d'un des accusés, qui était mineur au moment de faits, le procès prévu jusqu'au 17 septembre se tiendra à huis clos.

La disparition du trentenaire, qui n'avait plus donné de nouvelles après une sortie dans un restaurant du centre-ville de Nantes le 27 septembre 2016, avait provoqué une vive émotion.

Sa voiture, son téléphone portable et sa carte bleue avaient été volés et son corps retrouvé dans la Loire trois semaines plus tard.

L'enquête avait permis de retrouver la trace de plusieurs jeunes dont deux garçons âgés de 16 et 19 ans qui ont été mis en examen pour "meurtre ayant pour objet la préparation d'un délit ou l'impunité de son auteur", un chef d'accusation passible de la réclusion à perpétuité.

Une jeune femme, âgée de 18 ans au moment des faits, est elle poursuivie pour complicité de meurtre.

Les jeunes hommes ont raconté aux enquêteurs qu'ils avaient volé et étranglé Romain Barré alors qu'il était assoupi dans sa voiture en fin de soirée. Après avoir mis son corps dans le coffre, ils avaient roulé quelques kilomètres jusqu'au quai Wilson sur l'île de Nantes où le corps a été jeté à l'eau.

"Ce n'est absolument pas rationnel d'aller jeter un corps dans la Loire pour voler un véhicule ou une carte bleue ou un téléphone", a concédé à l'AFP Me Benoit Poquet, l'avocat du plus âgé des trois accusés.

Il assure que son client "comprend a posteriori la gravité" des faits qui lui sont reprochés. "Nous espérons que ce procès parvienne à donner des clés parce que c'est un puzzle un peu incompréhensible", a-t-il souhaité.

Sa consoeur Cécile de Oliveira, qui défend la compagne de Romain Barré, a rapporté que cette dernière, qui était en couple avec l'agent immobilier depuis une dizaine d'années, "attend une explication de cet acte qui a complètement bouleversé sa vie".

"Ce qui est vertigineux, c'est la futilité du mobile, la détermination des accusés à tuer", a insisté Me de Oliveira, estimant que les faits qui seront jugés comptent "parmi les faits les plus graves qu'on a jamais vus en Loire-Atlantique" pour des accusés aussi jeunes.

(avec AFP)