Nantes : des migrants plantent leur tente square Daviais, avant d'être évacués

4 juillet 2019 à 8h29 par Arnaud Laurenti

Une centaine de migrants ont installé leur tente square Daviais afin d'alerter l'opinion sur leur situation toujours précaire, près d'un an après leur évacuation de ce même square.

ALOUETTE
Les tentes de migrants installées à Nantes en 2018
Crédit : Archive

Action symbolique

L'autre Cantine, l'association à l'origine de cette action, entendait rendre visible le sort de ces personnes sans abri notamment hébergées à Saint-Herblain, à la périphérie de Nantes, dans un gymnase insalubre propriété du diocèse, et pour lesquelles les pouvoirs publics n'avancent aucune solution.

"A Saint-Herblain, ils sont invisibles. Ici, c'est un rappel qu'ils sont toujours aussi nombreux à chercher un toit, un endroit pour dormir", a déclaré à l'AFP François Prochasson, du collectif de soutien aux migrants.

"C'est un éternel recommencement. On demande depuis toujours que personne ne dorme à la rue à Nantes et que les migrants demandeurs d'asile qui arrivent puissent avoir un hébergement (...) Il y a une situation dramatique au gymnase", a estimé M. Prochasson.

Selon les associations, cette action était avant tout "symbolique" mais elles n'excluaient pas que des personnes restent dormir dans les tentes. "C'est peut-être plus confortable (dans une tente) que dormir dans un gymnase à 50 degrés, voire dans la rue devant le gymnase" à cause de la chaleur, a souligné le militant associatif.

Deux heures après leur installation, les tentes ont été démontées par les migrants sous l'étroite surveillance des CRS venus leur demander de quitter les lieux. Les migrants étaient cependant toujours sur place mercredi soir, dans une atmosphère calme.

D'autres actions similaires sont prévues prochainement selon les associations qui ont dénoncé "l'indifférence" face à "une situation de misère".

Environ 300 personnes vivent actuellement dans des conditions précaires au gymnase Jeanne Bernard de Saint-Herblain malgré une décision d'expulsion prononcée par la justice, mais non exécutée par la préfecture qui craint un nouvel appel d'air.

(avec AFP)