Notre-Dame-des-Landes : mobilisation à Nantes en soutien aux habitants menacés d'expulsion

9 janvier 2016 à 5h39 par Rédaction Alouette

<p>Plusieurs milliers de personnes et des centaines de tracteurs s'apprêtent à bloquer samedi le périphérique de Nantes pour réclamer l'abandon des procédures d'expulsion contre 11 familles et quatre agriculteurs "historiques" installés sur le site du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).</p>

ALOUETTE

Plusieurs milliers de personnes et des centaines de tracteurs s'appr�tent � bloquer samedi le p�riph�rique de Nantes pour r�clamer l'abandon des proc�dures d'expulsion contre 11 familles et quatre agriculteurs "historiques" install�s sur le site du projet d'a�roport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Cette "d�monstration de force" vise � faire "plier" le gouvernement, quatre jours avant une audience devant le tribunal de grande instance de Nantes, lors de laquelle A�roports du Grand Ouest (AGO), concessionnaire du futur a�roport, compte demander l'expulsion imm�diate de ces habitants, assortie d'une astreinte journali�re de 200 � 1.000 euros et d'une mise sous s�questre de leurs biens et cheptels.

"L'inqui�tude est plus forte parce qu'on touche le coeur de la lutte avec les +historiques+", explique Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants au transfert de l'actuel a�roport de Nantes-Atlantique.

Les organisateurs de cette journ�e de mobilisation disent attendre "un geste fort de Fran�ois Hollande" et l'annonce de l'abandon des proc�dures d'expulsion.

Un premier convoi, compos� de v�los et de tracteurs, doit partir en d�but de matin�e du bourg de Notre-Dame-des-Landes. Il sera rejoint par trois autres convois de tracteurs et un convoi de pi�tons, rassembl�s en divers endroits du p�riph�rique nantais. Tous convergeront au pied du pont de Chevir�, qui enjambe la Loire, pour un "grand banquet" dans une ambiance que les organisateurs souhaitent "enthousiaste, conviviale et sereine".

Le trafic devrait �tre fortement perturb� sur le p�riph�rique mais aussi les acc�s � l'a�roport de Nantes-Atlantique d�s le milieu de matin�e et jusqu'� la fin de l'apr�s-midi. La pr�fecture de Loire-Atlantique, qui n'a pas interdit la manifestation, recommande de diff�rer et limiter les d�placements et de privil�gier les transports en commun.

La manifestation ne devrait pas gagner le centre-ville de Nantes, un "choix d�lib�r' des organisateurs. De pr�c�dents rassemblements, notamment en 2014, avaient donn� lieu � des affrontements entre certains manifestants radicaux et les forces de l'ordre.

 

- Dissensions gouvernementales -

 

Cette nouvelle mobilisation des opposants � l'a�roport, engag�s depuis 15 ans dans un bras de fer judiciaire en plus d'une occupation sur le terrain, intervient plus de deux mois apr�s l'annonce, le 30 octobre, d'une relance "pour 2016" du chantier, apr�s la validation par le tribunal administratif de Nantes des arr�t�s pr�fectoraux autorisant le d�but des travaux.

"En respect du calendrier fix� par l'�tat", AGO avait assign� une premi�re fois les 11 familles et les quatre exploitants agricoles. Mais l'audience, pr�vue le 10 d�cembre, en pleine COP21 et dans l'entre-deux-tours des �lections r�gionales, ne s'�tait pas tenue et la soci�t� a d�livr� de nouvelles assignations le 30 d�cembre.

La relance de cette proc�dure s'est faite "au m�pris des accords" politiques, obtenus en 2012 par les opposants, estiment ces derniers. L'Etat s'�tait engag� � geler les expulsions tant que les recours d�pos�s contre le projet n'avaient pas �t� �puis�s, ce qui inclut pour les opposants les proc�dures d'appel.

Ce projet vieux de plus de 40 ans, qui continue d'empoisonner les relations entre le Parti socialiste et ses partenaires �cologistes, est source de dissensions au sein m�me du gouvernement. La ministre de l'�cologie S�gol�ne Royal a plaid� � l'automne pour un "plan B", tandis que le Premier ministre Manuel Valls a affirm� � plusieurs reprises sa volont� de mener � bien le projet existant, d�j� d�fendu ardemment par son pr�d�cesseur Jean-Marc Ayrault, longtemps maire de Nantes.

Du c�t� des partisans du projet, l'association "Des Ailes pour l'Ouest" fait valoir qu'� la diff�rence de la quinzaine d'occupants menac�s d'expulsion, 260 autres habitants ont accept� les proc�dures d'indemnisation. "Cette manifestation en plein �tat d'urgence est une v�ritable provocation de gens qui refusent les d�cisions d�mocratiques et les d�cisions de justice", accuse dans un communiqu� Alain Musti�re, le pr�sident de l'association.

L'a�roport de Notre-Dame des Landes, � une vingtaine kilom�tres au nord de Nantes, devait initialement �tre inaugur� en 2017.

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(AFP)