"Nous sommes sacrifiés" : bars, discothèques, restaurants, et hôtels Nantais appellent à manifester

28 novembre 2020 à 6h00 par Julia Maz-Loumides

Les responsables des filières café, hôtel, restaurant et discothèque appellent à un grand rassemblement ce lundi 30 novembre 2020 à la suite des annonces du gouvernement. Pour Frédéric de Boulois, les entreprises sont à l’agonie.

ALOUETTE
Les boîtes de nuit sont fermées depuis près de 9 mois.
Crédit : Unsplash

Le président de l’UMIH 44 (Union départementale de l’industrie hôtelière), Frédéric de Boulois soupire : "Nous en avons ras-le-bol". Depuis le premier confinement au printemps 2020, les filières CHRD (Café, Hôtel, Restaurant et Discothèques) sont au ralenti, voire à l’arrêt. "Ce que nous voulons c’est travailler", explique le porte-parole. "Nous sommes tous essentiels et aujourd’hui l’ensemble de nos emplois est menacé". Alors que les dernières annonces du gouvernement permettent aux commerçants de rouvrir leurs portes ce samedi, ce n’est pas encore le cas de ces autres filières.

Manifester pour plus de visibilité

"Nous ne sommes pas abandonnés, nous sommes sacrifiés", s’inquiète Frédéric de Boulois qui appelle les distributeurs, brasseurs, agences d’événementiel, artisans, grossistes, à manifester ce lundi 30 novembre à Nantes, dès 10 h, esplanade des Machines de l’Ile. Cette mobilisation "du champ à l’assiette" vise à mettre en lumière la colère des professionnels. "Les discothèques et bars n’ont aucune visibilité, les restaurants pourront peut-être rouvrir en janvier, et les hôtels tournent au ralenti, on ne peut pas vivre comme ça", explique le président de l’UMIH.

Pour lui, ce "peut-être" du gouvernement concernant un assouplissement en janvier est incohérent : "On autorise les fêtes familiales, alors que c’est un endroit de contamination par excellence, et en janvier, au retour des fêtes, on va nous dire que l’épidémie a repris et qu’on ne peut pas rouvrir !".

Mais avant même la date fatidique, il craint les prises de décisions des patrons d’entreprises dès la fin d’année. "Chez nous, les salariés sont un peu une famille, la majorité des entreprises en ont moins de 6. L’entrepreneur, depuis mars, il ne se paye pas pour donner un salaire à ses employés. Mais j’ai peur que fin décembre, les patrons jettent l’éponge ou disent à leurs salariés c’est dehors !", redoute Frédéric de Boulois. "Ce sont des possibles conséquences dramatiques à venir. Une faillite professionnelle entraîne souvent une faillite personnelle, qui peut mener à la dépression, et un divorce - quand ça ne va pas plus loin...".

Même s’il se réjouit de la réouverture de ses collègues commerçants, le président de l'UMIH ne comprend pas la décision de l'exécutif. "Il est insupportable que le gouvernement dise que nos établissements sont des lieux de propagation du virus. Tous les clusters ne sont pas ici !", s'agace-t-il. Les protocoles mis en place par les établissements attendent de pouvoir être appliqués. "Pour beaucoup de professionnels, il y a un besoin de travailler".

L’UMIH a mis en place un soutien, notamment psychologique, en proposant des séminaires sur la façon de développer un chiffre d’affaires pendant le confinement. Ainsi, la vente à emporter a permis à certains professionnels de garder le moral, mais également de faire un peu de chiffre.