Noyade à Saint-Cyr : le parquet ne fera pas appel

26 janvier 2021 à 10h26 par Marie PIRIOU

Le parquet de Rennes ne fera pas appel du jugement dans l'affaire de la noyade à l'école Saint-Cyr Coëtquidan (56), où trois militaires ont été condamnés le 14 janvier pour homicide involontaire après le décès de Jallal Hami en 2012.

ALOUETTE
Crédit : Wikimedia Sonne122

Le 14 janvier dernier, quatre relaxes et trois condamnations avaient été prononcées par le tribunal correctionnel de Rennes dans le procès de la mort de Jallal Hami en 2012 lors d'un exercice de bahutage à l'école militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan (56). "Le ministère public a décidé de ne pas interjeter appel de cette décision", a indiqué le procureur de la République Philippe Astruc dans un communiqué. "La décision du tribunal, en ce qu'elle est pour partie éloignée des attentes tant de deux des prévenus qui plaidaient la relaxe, que des demandes du ministère public, non totalement satisfaites, que du positionnement de la partie civile, constitue sans doute un point d'équilibre", observe Philippe Astruc.

Les peines prononcées

Huit mois avec sursis, la peine la plus lourde, ont été infligés à Hugues Delvolve, qui était "colonel des gardes", l'un des plus hauts responsables du "bahutage" tragique. Dix-huit mois avec sursis avaient été requis. Le capitaine Marc Assier de Pompignan, 31 ans, qui était responsable élu de la promotion dans l'école avait reconnu sa responsabilité dans le drame, et été condamné à six mois de prison avec sursis, moins que les 12 mois avec sursis requis. L'ancien chef de bataillon Hervé Wallerand, 49 ans, chargé des élèves de 2e année, aujourd'hui cadre dans le privé, a été condamné à six mois de prison avec sursis. Deux ans avec sursis avaient été requis à son encontre. Quatre autres prévenus avaient été relaxés. Au procès, le frère de la victime, Rachid Hami, avait dénoncé un "quantum des peines ridicule pour une vie".

Retour sur les faits

Jeune étudiant brillant, le sous-lieutenant Jallal Hami, 24 ans, s'était noyé dans la nuit du 29 au 30 octobre 2012 durant une activité de "transmission des traditions", une sorte de bizutage qui ne dit pas son nom. Sur le thème du débarquement des Alliés en Provence, les nouveaux élèves devaient traverser un étang à la nage, de nuit, sur une distance de 43 mètres, avec casques et rangers, dans une eau à 9°C. De nombreux élèves s'étaient retrouvés en difficulté et des bouées avaient été lancées par les organisateurs pour extirper les élèves, avant que Jallal Hami, parti lors de la deuxième vague, ne soit signalé manquant.

(Avec AFP)