Panique à bord : la remontada Desjoyeaux

9 novembre 2020 à 6h30 par Julia Maz-Loumides

Le Vendée Globe n’est pas surnommé l’Everest des mers pour rien. Toutes les semaines, découvrez une histoire qui fait la légende de la plus grande course au large du monde. Aujourd’hui, retour sur la victoire impensable de Michel Desjoyeaux en 2009.

ALOUETTE
Michel Desjoyeaux est le seul double vainqueur du Vendée Globe.
Crédit : Wikimédia Commons / Eric HOUDAS

Surnommé "le professeur", Michel Desjoyeaux cumule plus de vingt-cinq victoires en mer dont une double première place dans le Vendée Globe, en 2000 – 2001 et 2008 – 2009. Cette dernière édition est marquée par l’une des remontées les plus spectaculaires de la course : le skipper rattrape 40 h de retard.

"Mac Gyver" des mers

9 novembre 2008. Le départ est donné pour cette sixième édition du Vendée Globe. Sur son bateau Foncia, Michel Desjoyeaux se lance. Dès le lendemain, à 9 h 19 précise, après plus de 20 h de course et 200 milles engloutis, il fait demi-tour. La raison : une panne électrique du moteur. Impossible de continuer sans cet élément clef permettant l’alimentation des systèmes informatiques et électroniques. Le skipper ramène son bateau aux Sables d’Olonne pour les réparations et travaille déjà sur la météo de son second départ.

Mardi 11 novembre. 5 h 40. Le professeur reprend la mer avec 40 h de retard sur ses adversaires. La distance qui les sépare est de 670 milles au 15 novembre soit plus de deux jours de navigation. Plus personne sur la terre ferme ne mise une pièce sur Desjoyeaux.

Petit à petit, du passage du Pot-au-Noir jusqu’à la descente de l’Atlantique, le skipper récupère son retard. Le 3 décembre, il rejoint le top 10. Les vents sont bons, la chance aussi. Deux marins devant lui abandonnent tour à tour : Loïck Peyron et Mike Golding.

Le 12 décembre, au 33e jour, il est deuxième derrière Jean-Pierre Dick, qui abandonne à son tour après un démâtage. Il passe en tête et ne quittera plus la première place jusqu’à son arrivée le 1er février 2009 pour signer un doublé, jamais réalisé dans l'histoire du Vendée Globe. En 84 jours 3 h et 9 min, il bat le record détenu par Vincent Riou. Une question restera à jamais sans réponse : l’aurait-il fait en 40 h de moins sans son problème technique ?