Poitiers : 18 mois de prison et interdiction de territoire pour apologie du terrorisme

5 novembre 2020 à 6h06 par Fabienne Lacroix

Un demandeur d’asile afghan était accusé d'avoir fait l'éloge de la décapitation de Samuel Paty sur internet. Il a été condamné à Poitiers à 18 mois de prison assortis d'une interdiction définitive de fouler le sol français.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Interpellé lundi dans un centre d'accueil pour migrants de Poitiers avec un autre suspect afghan, cet homme de 26 ans comparaissait pour une série de messages publiés sur les réseaux sociaux quelques jours après l'attentat de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), le 16 octobre.

Parmi ces messages, un post Facebook faisant l'éloge de la décapitation de l'enseignant, surmonté de deux sabres ensanglantés, ou une vidéo sur Tik Tok du président Emmanuel Macron avec un verset du Coran en arabe appelant à "faire souffrir ceux qui blessent les messagers d'Allah".

Le prévenu s'est décrit comme musulman pratiquant mais pas radicalisé et s'est justifié via un interprète en expliquant qu'il était "fan de chasse" et qu'il avait publié certains des messages incriminants "à titre informatif".

Il a assuré qu'il ne comprenait pas le sens des versets du Coran qu'il avait postés car il ne parle pas l'arabe mais uniquement le dari, le persan parlé en Afghanistan.

"Mais de qui se moque-t-on ?", a tonné le représentant du ministère public, qui a fustigé "les imbéciles et les ignorants qui répandent la terreur au nom d'une religion qui veut nous faire revenir des siècles en arrière". Il a requis 2 ans de prison contre le jeune Afghan.

L'avocate du prévenu, reconnaissant "des faits graves", a demandé aux juges du tribunal correctionnel de "ne pas faire de son client un exemple".

Après une courte délibération, les juges ont prononcé une peine de prison moins sévère que le souhaitait le ministère public mais ont suivi les réquisitions en décidant aussi d'une interdiction définitive du territoire national.

(avec AFP)