Président des Bagnards Rochelais : “Cette saison, on est passé par tous nos états”

Publié : 24 juin 2021 à 7h30 par Antoine Judit

Qualifiés en finale de Top 14, un mois après la défaite en finale de Champions Cup face à Toulouse, les Rochelais retrouvent leurs bourreaux ce vendredi soir. Au bout, un objectif, remporter le premier titre majeur de l'histoire du club. Dans quel état sont les supporters ? Maxime Collin, président des Bagnards Rochelais s'est confié avant la finale.

ALOUETTE
Des supporters Rochelais à Lille, vendredi
Crédit : Capture d'écran | Youtube

Cette saison 2020-2021 restera très pradoxale pour les supporters Rochelais. Privés de stade pendant presque toute la saison, ils ont vu leurs protégés réaliser la saison la plus aboutie de l'histoire du club, du moins au niveau des résultats. Alors, dans quel état d'esprit sont les supporters avant la finale ? Maxime Collin, président de l'association de supporters des Bagnards Rochelais s'est confié à notre micro.

Quel sentiment ça fait de voir le Stade Rochelais disputer une finale de Top 14 pour la première fois de son histoire/? 

C’est une immense joie et une immense fierté. C’est historique, c’est la première fois dans l’histoire du club qu’on arrive à atteindre un tel niveau. On n’était pas passé très loin sur les dernières années, mais là, on a vraiment franchi un palier. Une deuxième finale dans la même année, c’est énorme/! 

Si on vous avait dit en début de saison que La Rochelle disputerait la finale de la Champions Cup et celle de Top 14, comment auriez-vous réagi/? 

J’aurais signé tout de suite/(rires)/! J’aurais demandé où je devais signer en bas de la page. Une finale dans la saison, c’est déjà beau mais là, deux finales dans la même saison, c’est du jamais vu... Quand on voit le niveau des équipes, ce n’est quand même pas rien.  

"On part de loin"

Le parcours et cette évolution du Stade Rochelais depuis plusieurs années font qu’on savoure peut-être encore plus en ce moment/? 

C’est tout à fait ça. Il y en a beaucoup qui oublient qu’il y a quelques saisons on était en Pro D2, que beaucoup nous envient ce parcours et que ça n’a pas été si simple. Là, tout est beau, on en profite, mais on part quand même de loin. Ça ne s’est pas construit comme ça en quelques jours. 

Regrettez-vous de ne pas pouvoir remplir le Stade de France à l’occasion de cette finale/? 

Oui, c’est forcément une immense frustration. Parce que ça fait maintenant quelques temps qu’on ne peut pas aller dans les stades. Ce sont quand même des stades qui sont ouverts, je ne pense pas que le risque soit plus important qu’au théâtre ou au cinéma. C’est censé être une immense fête et on va laisser pas mal de gens sur la touche, donc, c’est forcément regrettable.

Du côté de La Rochelle, l’ambiance sera tout de même à la fête/? 

C’est sûr/! L’arrêt du couvre-feu va permettre aux gens de se rassembler. Pour la finale de la Champions Cup ou le soir de la victoire contre le Racing 92, on a vu que les gens avaient des fourmis dans les jambes. Même si on ne pourra pas faire la fête avec tout le monde dans le stade, on espère bien évidemment pouvoir la faire avec un maximum de monde directement dans les rues. 

Deuxième finale cette saison face à Toulouse, club le plus emblématique de France, c’est symbolique pour le Stade Rochelais ? 

C’est là qu’on voit qu’on a clairement passé un cap. Jouer contre Leinster, c’était déjà quelque chose. Jouer au niveau national, contre ce qui se fait de mieux, à savoir le Stade Toulousain, ce n’est pas anodin. Ce sont les deux meilleures équipes du championnat qui se rencontrent. Quelque part, c’est qu’il n’y a pas de surprise. On a mérité notre place et il n’y a pas à discuter de ça. C’est qu’on devait y être et on est à notre place. 

"Toulouse a gagné un trophée cette saison, mais ne gagnera pas le deuxième"

Vendredi soir, vous pensez que ça peut être la bonne/? 

Je pense qu’on a toutes les clés en main pour pouvoir avoir un trophée cette saison. Il nous avait manqué un petit quelque chose ces dernières saisons, on était plus l’équipe surprise, il nous manquait toujours quelque chose dans le dernier carré. Là, on voit clairement qu’on n’a pas volé notre place et on a un effectif vraiment fourni pour jouer sur les deux tableaux. Il a fallu faire des choix et faire tourner l’effectif. Cette année, entre les recrues qui ont amené une plus-value et les jeunes du centre de formation qui ont déjà un très bon niveau pour leur âge, on voit que c’est homogène et on sait que c’est l’année pour ramener quelque chose à La Rochelle. 

En tant que supporter, vous n’avez presque pas pu aller au stade, mais le club réalise la meilleure saison de son histoire. Comment décririez-vous cette saison si singulière ? 

C’est un mélange de sentiments. Entre la frustration de ne pas pouvoir assister aux matchs, de regarder ça de loin devant notre télé, voir le niveau de cette année et de ne pas pouvoir crier notre joie dans les tribunes… On n’est à pas grand-chose de ramener le premier trophée majeur dans la vitrine du club house. C’est vraiment une saison où on est passé par tous nos états, il ne fallait pas être très cardiaque (rires). Ça va être compliqué vendredi soir mais on y croit, surtout après la finale perdue en Champions Cup. Je pense que tous les joueurs du Stade Rochelais ont envie de remettre les pendules à l’heure. Toulouse a gagné un trophée cette saison mais ne gagnera pas le deuxième. 

(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)