Rugby : Les dirigeants du SA XV devant le tribunal correctionnel ce lundi

14 octobre 2019 à 4h21 par Clovis Canivenc

Dans l’affaire des salaires déguisés, trois dirigeants de Soyaux-Angoulême doivent comparaître devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, ce lundi.

ALOUETTE
Le SA XV est empêtré dans une affaire de travail dissimulé.
Crédit : Serge Richemont

C’est l’heure de rendre des comptes pour les dirigeants du Soyaux-Angoulême. Empêtré dans une affaire de salaires déguisés, les frères Jean-Jacques et Didier Pitcho, ainsi que Jean Alemany comparaissent devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, ce lundi, pour « travail dissimulé ».

Jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende

Les trois hommes encourent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende. Comme l’avait révélé le journal L’Equipe le mois dernier, le SA XV est soupçonné d’avoir déguisé une partie des salaires de ses joueurs dans le but de payer moins de cotisations, entre 2013 et 2016. A l’époque, le club n’avait pas encore le statut professionnel puisqu’il évoluait en Fédérale 2 puis Fédérale 1, avant d’accéder à la Pro D2 en 2016.

Un statut de photographes autoentrepreneurs

Le dispositif des dirigeants charentais aurait été mis en place via deux systèmes. Un premier concernant le versement des indemnités kilométriques pour rémunérer les joueurs alors qu’ils bénéficiaient de véhicules de fonction ou ne justifiaient d’aucun déplacement professionnel. Une pratique illégale mais largement utilisé par les clubs amateurs, selon le rapport 2019 de la DNACG (Direction Nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion).

Deuxième système reproché aux dirigeants du SA XV : 28 joueurs du club auraient été enregistrés avec le statut de photographes autoentrepreneurs, leur permettant d’être rémunérés grâce à des indemnités de droit à l’image. Et ce, via la société Pit Pub, gérée par Didier Pitcho.

Une affaire qui tombe mal pour le Soyaux-Angoulême, alors que sur le plan sportif tout va bien pour les joueurs d'Adrien Buononato et Mirco Bergamasco. Après sept journées, les Charentais sont à la lutte pour la montée en Top 14.