Tours: forte amende requise contre l'entreprise de chimie Synhron

13 novembre 2015 à 7h47 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

Le parquet a requis pr�s de 500.000 euros d'amendes � l'encontre de l'entreprise de chimie Synthron jeudi devant le tribunal correctionnel de Tours (Indre-et-Loire), pour une quarantaine d'infractions au droit de l'environnement et au droit du travail au sein de son usine de Ch�teau-Renault.

Parmi les infractions, il est reproch� � l'entreprise l'emploi r�current d'int�rimaires sans formation � des postes permanents sur lesquels ils sont expos�s � des risques d'accident du travail, l'absence de mesures des polluants, ou encore des bassins de r�tention d�fectueux.

216.000 euros d'amende ont par ailleurs �t� r�clam�s � l'encontre du Pdg, Robert Moor, 85 ans, soup�onn� d'entretenir volontairement "une organisation d�sorganis�e" au sein de son entreprise, incapable de se mettre aux normes malgr� les mises en demeure de l'Inspection du travail et de la Direction de l'environnement.

En citant la "litanie" des condamnations contre Synthron depuis 1992, le procureur a propos� au tribunal de prononcer une interdiction de g�rer et d'exercer une activit� industrielle ou commerciale pendant cinq ans � l'encontre du dirigeant, afin "d'emp�cher toute nouvelle infraction".

Robert Moor a �t� d�crit comme un dirigeant "intelligent et courtois", mais "t�te de mule", demandant � valider toute d�pense sup�rieure � 7.500 euros, et bloquant les investissements de mise en s�curit�, au motif qu'ils ne participent pas directement � la production.

Cette peine, prononc�e habituellement dans les cas d'escroquerie ou de banqueroute, "serait plus utile qu'une condamnation � de la prison ferme", a d�clar� le procureur, qui, pour la forme, a requis quatre mois d'emprisonnement.

Les associations de protection de l'environnement, dont France Nature Environnement (FNE), ont demand� des dommages et int�r�ts de 230.000 euros.

Pour Adrien Debr�, avocat de FNE, les amendes de plusieurs centaines de milliers d'euros sont bien inf�rieures aux millions n�cessaires pour mettre l'usine en conformit�.

Antoine Brillatz, avocat des pr�venus, a r�clam� des relaxes car "aucun accident, ni aucune pollution" n'ont �t� constat�s.

Le jugement sera rendu le 11 f�vrier 2016.

Le 17 septembre 2014, le tribunal correctionnel de Paris avait d�j� condamn� cette entreprise de chimie � une amende de 302.500 euros et son Pdg � une amende de 40.500 euros et 6 mois de prison avec sursis pour des infractions au droit de l'environnement et mise en danger de la vie d'autrui.

En 1988, une explosion s'�tait produite dans cette m�me usine � cause de la mise en route malencontreuse d'un r�acteur par un salari� inexp�riment�. Un incendie avait provoqu� une pollution de la Loire, privant 200.000 habitants de la r�gion de Tours d'eau potable pendant plusieurs jours.

sfr/hg/bir

(AFP)