Un commando d'extrême-droite saccage des commerces au Mans

Publié : 16 décembre 2019 à 5h21 par Nicolas Mezil

Cinq militants d'extrême-droite ont été interpellés ce samedi lors de saccages commis contre des cafés réputés "de gauche" du centre-ville du Mans, dont un bar gay. Ils participaient à un rassemblement royaliste visant à commémorer l'un des épisodes les plus meurtriers de la Guerre de Vendée.

ALOUETTE
Police
Crédit : Archives

« Tous les ans, le "Souvenir vendéen" commémore le prétendu massacre par les Républicains des Vendéens au Mans en 1793 », a déclaré Christophe Counil, adjoint au maire à la sécurité.

« Des membres du milieu traditionaliste de l'Action française ont rejoint la manifestation, ça a assez vite dégénéré, une cinquantaine de personnes dont des gens cagoulés, armés de matraques et de battes de baseball ont pris pour cible des cafés qui ne correspondent pas à leur vision du monde, tels un bar "gay-friendly" et un bar alternatif. Il y a eu des affrontements avec la police, les gens ont eu très peur », a dit M. Counil, ajoutant que la municipalité avait fourni à la police des images de vidéosurveillance.

Cinq personnes interpellées

Selon l'adjoint au maire, cinq personnes ont été interpellées. Contactés par l'AFP, le parquet du Mans et le commissariat de police de la ville n'ont pas souhaité faire de commentaire.

Un groupuscule d'extrême-droite "Ouest Casual" a revendiqué dimanche soir sur sa page Facebook les affrontements avec des militants antifascistes, qui s'étaient rassemblés pour une contre-manifestation.

« Malgré de nombreux appels des "antifas" à venir perturber la commémoration vendéenne, notre événement a bien eu lieu. Une centaine de types présents pour empêcher les perturbateurs... », écrit le groupuscule.

L’Action Française nie toute implication

Dimanche soir, une vitrine du café "Le Lézard" était étoilée, tandis que celle du bar gay Heaven's Café avait été remplacée, a constaté un photographe de l'AFP.

Interrogé par l'AFP, un membre de l'Action Française a rejeté toute implication dans les violences, soulignant que la manifestation était déclarée et qu'elle s'était « bien déroulée ». « Nos consignes sont très claires, nous interdisons toute action violente », a déclaré Camille Berth, secrétaire général adjoint du mouvement royaliste d'extrême-droite.

Le maire du Mans Stéphane Le Foll a lui condamné sur Twitter les « comportements inacceptables » d'une bande « d'extrême-droite » venue au Mans « pour casser ».

 

(Avec AFP)