Vendée Globe : Bestaven fond sur le cap Horn

31 décembre 2020 à 14h38 par Julia Maz-Loumides

Les milles défilent derrière Yannick Bestaven. Toujours leader du Vendée Globe, il étire son avance sur ses poursuivants pour s'offrir un "petit matelas" pour le nouvel an puis le passage du cap Horn prévu ce week-end.

ALOUETTE
Crédit : Jean-Marie LIOT / Maître Coq

Le Rochelais à la barre de son Maître Coq IV, qui file à plus de 21 noeuds ces dernières heures (39 km/h environ, ndlr) le long de la zone d'exclusion antarctique (ZEA), a gonflé son avantage de 24 milles nautiques (44 km) à mi-journée sur son dauphin Charlie Dalin, à bord d'Apivia (133,4 nm au total). "Vingt noeuds de moyenne, c'est beaucoup, surtout que nos petits foilers ne sont pas très agréables dans ces conditions. Mais c'est sympa de faire des milles !", apprécie enfin Bestaven après 53 jours de course marqués par plusieurs zones de vent faible.

Concentré sur sa course, le marin, qui a grandi à Arcachon, n'a prévu ni huîtres ni agapes particulières pour la Saint-Sylvestre, une "soirée comme les autres", annonce-t-il. "La nouvelle année ne va pas changer ma façon de naviguer ou la météo à venir !" confie le skipper. Mais elle pourrait être porteuse de bonnes nouvelles tant Bestaven a creusé l'écart ces dernières heures sur Damien Séguin à bord de Groupe Apicil (332,4 milles), qui a ravi la 3e place à Thomas Ruyant, dont le LinkedOut, plus au nord, est englué dans un passage de front. "Tant mieux si je peux me faire un petit matelas d'avance avant de remonter l'Atlantique plus peinard", savoure, à défaut de ripaille, Bestaven.

"La course est encore longue"

À l'approche du cap Horn, l'ambiance est plus morne à bord du LinkedOut de Thomas Ruyant, privé d'un foil depuis une avarie il y a un mois. Désormais quatrième, il accuse 417,3 milles de retard sur la tête de la flotte. "Je suis en plein dans un passage de front (...). Ça prend un peu plus de temps que prévu, regrette-t-il. Mais j'y arrive tout doucement."

Leader à la mi-décembre, malgré la perte de son foil babord qui lui fait perdre 20% du potentiel de son navire, Ruyant avait perdu le contact avec Bestaven après une voie d'eau l'ayant contraint à l'arrêt. "J'ai toujours l'impression de courir après le petit timing qu'il me manque pour être du bon côté de ce qu'il se passe. C'est comme ça, je m'accroche", philosophe le skipper nordiste, qui effectue son deuxième Vendée Globe. Il s'estime toujours dans la course face au néophyte Bestaven, qui reconnaît n'avoir "jamais passé autant de temps en mer". "La course est encore longue, rappelle Ruyant. La remontée de l'Atlantique sera aussi pleine de rebondissements".

(avec AFP)