Vendée Globe : Le leadership d’Alex Thomson menacé

19 novembre 2020 à 13h49 par Gabriel Macé

Le Britannique Alex Thomson reste aux commandes du Vendée Globe, ce jeudi à la mi-journée, suivi de très près par deux autres voiliers de dernière génération (les foilers) qui filent sur lui !

ALOUETTE
Crédit : Pierre Bouras / TR Racing

L'Hugo Boss de Thomson est en tête sans discontinuer depuis cinq jours, mais il voit d'heure en heure se rapprocher ses rivaux, qui naviguent à des vitesses moyennes de 20-22 noeuds (environ 40 km/h) au onzième jour de course.

Thomas Ruyant (LinkedOut) n'est plus qu'à quelques milles nautiques (7,77 nm soit 14,38 km) de Thomson. Charlie Dalin (Apivia), troisième, pointe à 66 km (36 nm).

Un peu plus loin, un autre foiler de dernière génération, celui de Sébastien Simon (Arkéa Paprec), revient en force. Classé onzième, il s'apprête à entrer dans l'hémisphère sud, où se trouve un tiers de la flotte.

Sur les dix voiliers qui ont déjà quitté l'hémisphère nord, seuls deux n'ont pas de foils: celui de Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family), dixième au classement, et celui de Jean Le Cam (Yes we Cam!), quatrième.

Le Cam, doyen de la course, ne cesse d'étonner avec son bateau de 2007. Une 4L contre des Ferrari.

"Quand tu passes l'équateur, tout est à l'envers, c'est assez drôle. Il y a une marche et comme la terre est plate, tu te retrouves en-dessous !", s'est d'abord amusé à raconter Le Cam, qui pointe à 200 km du leader (111 nm).

"Depuis la fin de la dépression, on est au reaching (vent de travers qui fait aller vite), c'était le bon scénario pour le foiler", a ensuite relevé le marin de 61 ans, qui a tenu la tête de la course le week-end dernier avant de se faire rattraper par les foilers.

"Au final je suis bien car ma compétition n'est pas avec les foilers, je suis dans la catégorie 4L, pas dans celle des Ferrari mais je me rends compte que mon bolide, que je connais bien, est assez véloce !", a poursuivi le skipper, qui participe à son cinquième Vendée Globe.

A l'arrière de la flotte, les concurrents attendent encore de traverser le Pot-au-Noir, en espérant que cette zone instable sera aussi magnanime que pour les leaders.

"Je dois avouer que je regarde la tête de la flotte avec une certaine envie en ce moment. J'avance à 16 nœuds et il me reste encore 600 milles (un peu moins de deux jours de navigation) pour atteindre le Pot au Noir. Je vois les premiers le traverser tout droit et je me demande si mon destin sera aussi bon", a soufflé Pip Hare (Medallia), qui participe à son tout premier tour du monde en solitaire sans escale.

Une main enflée !

L'Anglaise pointe à la 22ème place, devant une autre novice du Vendée Globe, Alexia Barrier (TSE - 4myplanet), qui s'est battue sans relâche pour être en pleine mer aujourd'hui.

La quadragénaire au petit gabarit galère sur son vieux bateau mais savoure chaque instant.

"J'ai la main droite enflée et les bras un peu tétanisés à cause des efforts physiques. Du coup, j'ai pris soin de moi et ça a bien fonctionné. J'ai la pêche maintenant, j'ai hâte que le jour se lève. J'avance bien, entre 13 et parfois 20 nœuds en surf. J'ai hâte de retrouver les poissons volants", s'est réjouie la Sudiste, qui doit manœuvrer des voiles de 80 kg alors qu'elle en pèse 56.

Revenu en course après une escale technique aux Sables d'Olonne, Jérémie Beyou (Charal) avance à petits pas et ferme la flotte.

Au onzième jour de course, il n'y a qu'un seul abandon, celui de Nicolas Troussel (Corum L'Epargne) après un démâtage lundi au large du Cap-Vert.

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(Avec AFP)