Violences intrafamiliales : les pharmaciens creusois distribuent des sacs avec un violentomètre

13 avril 2021 à 14h57 par Thierry Matonnat

Depuis quelques jours, la Creuse mène une opération originale pour prévenir les violences conjugales et intrafamiliales : 65.000 sachets informatifs sont distribués par le réseau de pharmaciens du département.

ALOUETTE
Sachet "violentomètre" distribué dans les pharmacies creusoises
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

Pas facile de parler des violences conjugales, et surtout pas facile de détecter les victimes… En Creuse, on compte plus de 300 victimes chaque année. Pour aider les victimes à se signaler et les inciter à faire appel aux associations d’aides, une campagne de distribution de sachets informatifs est menée en partenariat avec l’UFOLEP, la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité, la police, la gendarmerie et les pharmaciens.

65.000 sachets informatifs avec violentomètre

Agnès Zappa, la Déléguée aux droits des femmes et à l’égalité en Creuse, explique qu’au recto du sachet distribué en officine, on trouve tous les numéros utiles locaux et nationaux dédiés aux violences intrafamiliales et conjugales. Au verso du sachet, figure un « violentomètre ». Il s’agit d’un outil en forme de réglette avec des codes couleurs allant du vert au rouge, permettant à chaque personne qui a reçu le sachet, d’évaluer sa relation. En fonction de plusieurs types de situation, l’échelle de gradation va d’une relation saine à une relation dangereuse qui nécessite un signalement.

Écouter Agnès Zeppa

Pour le colonel Eric Cabioch, commandant du groupement de gendarmerie de la Creuse, ce sachet permet de toucher tout le monde même dans les lieux le plus isolés, afin de permettre aux éventuelles victimes de se signaler.

Écouter Colonel Eric Cabioch

Fermeté du parquet

Bruno Sauvage, le procureur de Guéret, souligne que la réponse pénale du Parquet de Guéret demeure la plus grande fermeté face aux actes de violences intrafamiliales. En 2017, il y a eu 1 personne déférée pour violences conjugales. En 2018, 14. En 2019, 27. En 2020, 29. Et depuis le début de l’année, on est déjà à 13. Le Parquet rappelle qu’il peut poursuivre même s’il n’y a pas dépôt de plainte de la victime.