Les ondes des téléphones portables causent-elles le cancer ? L'agence de sécurité sanitaire donne la réponse

Publié : 26 novembre 2025 à 10h26 par
Tom Briot - Journaliste

Tom Briot vous informe chaque jour sur alouette.fr.

Les ondes radiofréquences émises par les téléphones portables ne causent pas le cancer selon les dernières études scientifiques. C’est en tout cas la conclusion de l’agence sanitaire française, l’Anses, qui a publié un nouvel avis ce mercredi 26 novembre.

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Crédit : Envato | DR

Non, les ondes radiofréquences auxquelles expose l'usage du téléphone portable ne causent pas le cancer, au vu des études scientifiques disponibles, affirme l'agence nationale de sécurité sanitaire, tout en renouvelant ses conseils de prudence, en particulier aux enfants, "face à des usages qui évoluent très vite".

 

"Il s’agit d’une question de santé publique"

Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques, résume les contours de l’analyse dans des déclarations à l'AFP :

"Nous nous sommes penchés sur les ondes radioélectriques, utilisées par les communications hertziennes, TV, radio, la téléphonie mobile, les objets communicants, etc., et non les basses fréquences émises par les lignes à haute tension (…) Il s'agit d'une question de santé publique : tout le monde y est exposé, de plus en plus jeune, avec 98% des plus de 12 ans qui utilisent un téléphone mobile (…) avec la 4G, la 5G."

Pour établir son avis, l’Anses a analysé 250 travaux scientifiques, issus d’un corpus d’environ 1 000 nouvelles études menées depuis 2016.

Et les résultats "conduisent à ne pas établir de lien de cause à effet entre exposition aux ondes et apparition de cancers", conclut l’Agence.

 

Des effets sur les cellules ?

Certains travaux réalisés en laboratoire ont cependant montré des modifications sur les cellules, mais celles-ci restent temporaires. La scientifique Hanane Chanaa, coordinatrice de l’expertise, explique : "Lorsque l'exposition s'arrête, les cellules arrivent à se réparer et reviennent à leur état initial".

Chez l’animal, les "éléments de preuve des effets" des ondes liés au cancer sont jugés limités, et chez l’humain, les études "n'apportent pas d'éléments probants sur l'apparition de cancers", selon Olivier Merckel. Pour autant, l’Anses estime qu’il faut garder à l’esprit "les petits signaux d’effets observés dans les études en laboratoire".

 

"Adopter une approche de précaution"

Malgré l’absence de lien établi avec le cancer, l’Agence ne ferme pas la porte à de futures découvertes scientifiques et reste donc prudente, particulièrement pour les enfants :

"Il faut adopter une approche de précaution, en particulier pour les enfants, qui sont éminemment sensibles, avec un usage modéré du téléphone portable".

L’Anses rappelle aussi plusieurs recommandations simples pour réduire l’exposition : téléphoner lorsque la réception réseau est bonne, utiliser un kit mains libres, un haut-parleur ou des oreillettes, afin d’éloigner l’appareil du corps et limiter l’usage du téléphone chez les enfants et adolescents

L’Agence précise aussi que de nouvelles publications "suggérant des effets sur la fertilité ou le fonctionnement cérébral devront être scrutées". Un rapport sur les effets de l’usage des réseaux sociaux chez les adolescents est également attendu en janvier.

 

 

 

Avec AFP