Paris 2024 : les prix des billets divisent, même les athlètes s'insurgent contre les organisateurs
22 mai 2023 à 15h24 par Alexis Baudin
Déjà plus de 10 jours que la deuxième phase de ventes des billets pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 est ouverte. Les organisateurs sont beaucoup critiqués en raison des prix jugés beaucoup trop chers, pour des Jeux "populaires".
Comme lors de la première phase de vente de billets, les organisateurs des Jeux Olympiques de 2024 à Paris, malgré un engouement évident, affrontent depuis près de dix jours une nouvelle salve de critiques sur les prix des places. Y compris cette fois de la part d'athlètes, qui mettent à mal leur promesse de Jeux "populaires".
Pour cette deuxième phase de vente qui a débuté le 11 mai, les organisateurs avaient décidé de vendre près de 1,5 million de billets, à l'unité, après avoir écoulé plus de 3 millions lors de la première phase par packs.
Dès le premier jour, près des deux tiers des sésames sont partis selon les organisateurs. Pour donner un exemple de la voracité des acheteurs, les places pour la finale hommes de la catégorie des lourds en judo, celle de Teddy Riner, "sont parties en deux heures", assure Paris 2024. "Franchement c'est parti très fort, presque trop. C'est la preuve d'un énorme engouement", analyse le comité d'organisation.
Mais comme lors de la première phase de vente cet hiver, les protestations contre des prix jugés bien trop élevés par certains, sur les réseaux sociaux notamment, a encore brouillé la promesse de JO "populaires" malgré cette fois le message de Tony Estanguet, le patron de Paris-2024, répétant que tout le monde ne pourra être servi.
"On s'attendait à la critique, on nous avait prévenu que les périodes de vente étaient un moment difficile. Mais on avait sous-estimé l'ampleur", avoue un cadre de Paris-2024. Et d'ajouter "avec quatre millions d'inscrits au tirage au sort pour 1,5 million de billets en vente, on savait qu'il y aurait des déçus".
Les athlètes eux-mêmes dénoncent les prix des billets
Trois jours après le lancement de cette deuxième phase de vente, les fans de sport se sont vu proposer des billets à 690 euros ou même 980 euros pour des demi-finales d'athlétisme, des tickets à 2 700 euros pour la cérémonie d'ouverture. Des prix jugés exorbitants par certains.
La caisse de résonance des critiques a aussi été amplifiée par certains athlètes eux-mêmes. La judoka Amandine Buchard, médaillée de bronze en moins de 52 kg lors des derniers Championnats du monde, n'a pas épargné les organisateurs sur Twitter : "Jeux Olympiques accessibles pour tous vous aviez dit... En fait, il faut faire des crédits à la banque pour que les familles et proches puissent avoir la chance de venir nous voir... Enfin du moins si d'ici là il reste des billets".
Certaines voix se sont élevés aussi à l'étranger, comme la Belge Nafissatou Thiam, double championne olympique d'heptathlon : "je ne suis même pas sûre que ma famille pourra venir me voir tellement c'est cher", a-t-elle déclaré au média belge la DH
"Il ne peut pas y avoir des JO populaires, cela n'existe pas", estime David Roizen, expert en politique sportive, "la finale de Ligue des champions, les JO, ce sont des évènements réservés à une élite financière. C'est une erreur d'avoir évoqué des Jeux populaires".
(avec AFP)