Paris sportifs : l'alerte d'Addictions France pour protéger les jeunes

Publié : 16 septembre 2025 à 10h36 par
Tom Briot - Journaliste

Tom Briot vous informe chaque jour sur alouette.fr.

L’association Addictions France tire la sonnette d’alarme.

Paris sportifs
Crédit : Envato | DR

Dans un rapport publié ce mardi 16 septembre, l’association dénonce la pression publicitaire autour des paris sportifs en ligne qui vise en priorité les jeunes, en particulier ceux issus de milieux populaires.

Pendant deux ans, entre 2023 et 2025, l’association a étudié près de 3 000 contenus diffusés sur TikTok, Instagram, Snapchat, YouTube ou Twitch. Les opérateurs comme Winamax, Betclic ou Unibet se sont invités partout, notamment grâce aux influenceurs.

Résultat : un déferlement de messages incitant à parier, souvent sous la forme de bonus, de "paris gratuits" ou de notifications incessantes sur téléphone.

Selon le rapport, 60 influenceurs qui publient des contenus liés aux paris touchent plus de 33 millions d’internautes.

"On voit dans ce marketing énormément de références à la culture urbaine, de célébrités, de musiques, d’humour : ceux qui jouent le plus ont moins de 35 ans, ils ont commencé à parier quand ils étaient mineurs. Or les mineurs sont surexposés à cette publicité", explique Myriam Savy, directrice du plaidoyer chez Addictions France.

 

Les jeunes, premiers visés

Selon l’étude, 20 % des garçons de 17 ans ont déjà parié contre seulement 2,7 % des filles. Les opérateurs exploitent la promesse de gagner vite de l’argent, la valorisation sociale de la prise de risque, et l'illusion de contrôler le hasard grâce à ses connaissances sportives.

Problème : ces publicités donnent une image déformée du jeu et banalisent une pratique qui peut vite basculer dans l’addiction.

En France, on compte déjà 1,2 million de joueurs dits "à risque", dont 360 000 en situation de jeu excessif. C’est six fois plus que pour la loterie, selon l’Observatoire français des drogues et tendances addictives.

Aujourd'hui, près de deux tiers des revenus des paris sportifs proviendraient de joueurs en perte de contrôle.

 

Des règles encore trop faibles

Addictions France dénonce aussi l’inefficacité des règles actuelles. Plus de 80 % des contenus d’influenceurs ne respectent pas l’obligation d’afficher clairement les messages de prévention.

Pour l’association, il est urgent d’aller plus loin : supprimer les bonus qui incitent à rejouer, encadrer beaucoup plus strictement les publicités, et donner aux autorités les moyens de contrôler réellement ces pratiques.

Seulement 1% des parieurs gagnent plus de 1 000 euros par an.

 

Avec AFP